1. Objectifs

Intentions :
Cette enquête menée par le Réseau pour un Québec Famille (RFQ), avec qui les autrices ont établi un partenariat de recherche vise à «mesurer l’effet [de la pandémie] sur la conciliation emploi-famille. [Elles ont] voulu analyser la situation selon le sexe, afin de voir si les difficultés étaient plus fortes pour les hommes ou pour les femmes, et pour illustrer les effets genrés de la pandémie sur la conciliation travail-famille au Québec, comme d’autres l’ont fait pour le Canada […].» (p. 88)

Questions/Hypothèses :
L’étude tente de répondre aux questions suivantes: «[c]omment les parents ont-ils vécu leur situation de conciliation travail-famille dans cette province où la politique familiale en place depuis le tournant du millénaire favorise l’activité des femmes? Comment les employeurs se sont-ils comportés face à leurs salariés en situation de télétravail? Est-ce que le soutien organisationnel offert, en termes de réduction des attentes et du niveau de compréhension de l’employeur, est différent selon le genre, le type d’organisation et la catégorie d’emploi?» (p. 75-76)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
Les autrices ont analysé «les données d’une enquête effectuée en mai 2020 auprès de 3 006 travailleurs québécois qui ont des enfants.» (p. 76)

Instruments :
Questionnaire

Type de traitement des données :
Analyse statistique

3. Résumé

L’analyse «a permis de constater que les femmes rapportent une conciliation emploi-famille plus souvent difficile que les hommes; toutefois, à l’instar des hommes, la majorité des femmes ont qualifié leur conciliation emploi-famille comme étant facile. Ce constat peut être expliqué par trois hypothèses […]. Première hypothèse: il est possible que d’autres variables, comme le nombre ou l’âge des enfants, viennent modifier le lien entre le sexe et la conciliation travail-famille – comme cela s’est vu dans d’autres recherches indiquant que la présence de jeunes enfants avait un effet plus déterminant sur les difficultés de conciliation emploi-famille pour les femmes que pour les hommes […]. [La] deuxième hypothèse a trait à l’effet positif du congé de paternité – qui est très majoritairement utilisé au Québec […] – sur l’implication des pères dans les tâches de soins envers les enfants […]. Enfin, troisième hypothèse, il est possible que les femmes aient davantage que les hommes intégré les contraintes familiales et la conciliation emploi-famille, de sorte qu’elles peuvent être plus tolérantes, ce qui nivellerait leurs perceptions et rapprocherait leurs réponses de celles des hommes. Le cas échéant, l’absence de différences significatives entre les difficultés de conciliation travail-famille des hommes et des femmes ne serait pas le résultat d’une plus grande implication des hommes dans le travail gratuit, mais plutôt d’un certain relâchement dans les attentes […] des femmes envers les hommes.» (p. 88-89)