Référence bibliographique [21398]
Lévesque, Carole, Comat, Ioana, Labrana, Rolando, Abitbol, Jonathan et Deetjens, Michael. 2018. La condition itinérante parmi la population autochtone au Québec. Partie 2 - Une enquête qualitative à Val-d’Or. Montréal: Alliance de recherche ODENA, Réseau de recherche et de connaissances relatives aux peuples autochtones (DIALOG), Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec.
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Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
Les objectifs de l’enquête, dont le présent rapport expose la partie réalisée à Val-d’Or, sont les suivants: «tracer un premier portrait de la population autochtone en situation d’itinérance à Montréal et à Val-d’Or; identifier les causes individuelles ayant mené à l’itinérance — notamment les problématiques auxquelles les personnes en situation d’itinérance ont eu à faire face au cours de leur vie —; circonscrire les différents épisodes d’itinérance dans la vie d’une même personne, de même que les situations d’entrée et de sortie et les effets ayant résulté de ces expériences; expliciter les étapes du processus d’itinérance, son déploiement dans le temps et dans l’espace; reconstruire la dynamique des liens et des ruptures entre la personne itinérante, sa famille et sa communauté, les manifestations culturelles et sociales d’affiliation, de désaffiliation et de réaffiliation; décrire les services publics et communautaires auxquels la personne en itinérance a recours en fonction de ses besoins, attentes et aspirations.» (p. 1)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
«Plus d’une centaine de personnes ont été rencontrées individuellement pendant toute la durée de l’enquête, dont plus de la moitié étaient Autochtones. [L’équipe de recherche a] eu recours à plusieurs procédures méthodologiques : des interactions directes avec des personnes autochtones fréquentant la rue […] (nb = 26); des entrevues semi-dirigées réalisées avec différents acteurs/actrices (autochtones et non autochtones) de l’écosystème valdorien en matière d’itinérance (nb = 42); des entretiens informels avec un certain nombre d’acteurs/actrices parmi lesquels plusieurs personnes autochtones en situation d’itinérance (nb = 18); des séances d’observation participante qui se sont déroulées à 15 reprises au site de répit Chez Willie/Nigan et qui ont conduit à des échanges individualisés dans certains cas; la présence à des réunions de partenaires.» (p. 13)
Instruments :
- Questionnaire
- Guide d’entretien semi-directif
- Grille d’analyse
Type de traitement des données :
Analyse de contenu
3. Résumé
Les résultats de l’étude montrent que «la plupart des participants/participantes (indépendamment du genre, de l’âge ou de la provenance) ont grandi dans des conditions qui, si elles n’étaient pas forcément vécues de manière traumatique, sont tout de même marquées par l’expérience de différentes problématiques. C’est notamment le cas des placements multiples, au sein de noyaux familiaux biologiques ou adoptifs, de même qu’en institution, mais aussi des nombreux parcours interrompus avant l’âge adulte, que ce soit au travers de nombreux déménagements avant la majorité et au début de l’âge adulte, de départs du foyer familial assez jeune ou encore des fréquents deuils affectant la proche parenté.» (p. 50) «De plus, certains couples se forment dans la rue, de même que des réseaux d’amitié se contruisent [sic], le tout procurant une certaine sécurité. Rappelons que l’une des particularités de la condition itinérante vécue par les Autochtones réside très souvent dans la présence de membres de la famille de la personne dans la rue en même temps qu’elle (sœurs, frères, oncles, tantes, parents, enfants, cousins); le sentiment de sécurité ressenti est fréquemment associé à semblable situation.» (p. 61)