Au-delà des identités de genre et ethnoculturelles : resituer la violence conjugale et familiale vécue par les hommes autochtones au Québec dans une approche globale et systémique

Au-delà des identités de genre et ethnoculturelles : resituer la violence conjugale et familiale vécue par les hommes autochtones au Québec dans une approche globale et systémique

Au-delà des identités de genre et ethnoculturelles : resituer la violence conjugale et familiale vécue par les hommes autochtones au Québec dans une approche globale et systémique

Au-delà des identités de genre et ethnoculturelles : resituer la violence conjugale et familiale vécue par les hommes autochtones au Québec dans une approche globale et systémiques

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Référence bibliographique [21397]

Brassard, Renée, Spielvogel, Myriam, Ellington, Lisa et Montminy, Lyse. 2019. «Au-delà des identités de genre et ethnoculturelles : resituer la violence conjugale et familiale vécue par les hommes autochtones au Québec dans une approche globale et systémique». Dans Réalités masculines oubliées , sous la dir. de Jean-Martin Deslauriers, Lafrance, Marc et Tremblay, Gilles, p. 317-347. Québec: Presses de l’Université Laval.

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
Ce présent chapitre a comme objectif de rendre compte du vécu de violence conjugale et familiale d’hommes autochtones au Québec. Il vise également «à démontrer que les catégories de genre et ethnoculturelle, bien qu’indissociables et pertinentes, ne constituent pas les seules dimensions à partir desquelles les hommes autochtones forgent leur compréhension et construisent les incidents de violence conjugale et familiale qui les concernent. Afin de rendre compte de la dynamique des divers systèmes agissant et interagissant, ces deux pôles identitaires (le genre et l’ethnicité) sont mis ici en rapport avec le contexte historique, les dynamiques des familles et des couples autochtones et les valeurs culturelles qui fondent aussi le propos des répondants.» (p. 318)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
«Le présent chapitre s’appuie sur des résultats d’une étude qualitative menée entre 2013 et 2017 auprès de 39 hommes autochtones ayant vécu des incidents de violence conjugale et familiale au Québec.» (p. 318) Le recrutement s’est effectué «au sein des quatre nations les plus surreprésentées pour des infractions liées à la violence contre la personne […].» (p. 321) Ainsi, l’échantillon est composé de 12 Atikamekw, 6 Cris, 10 Innus et 11 Inuit.

Instruments :
Guide d’entretien semi-directif

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé


«Les témoignages des hommes autochtones interviewés permettent de relier leur expérience concrète de la violence conjugale et familiale à ces effets dévastateurs de l’histoire coloniale. Ceux-ci font part de l’immense désarroi causé par les nombreux déracinements, la perte de leur identité individuelle et collective et les ruptures vécues sur les plans relationnel, culturel, socioéconomique, spirituel, etc. Régulièrement témoins, auteurs ou victimes d’actes de violence de toutes sortes, les répondants reconnaissent l’ampleur de la violence dans leurs milieux de vie et ses conséquences destructrices sur les couples et les familles autochtones les préoccupent grandement. Différents schémas relationnels reproduits par les partenaires conjugaux autochtones prennent racine dans des événements traumatisants de leur histoire familiale, communautaire et institutionnelle commune. Plusieurs facteurs conjugués agissent comme des déclencheurs des incidents de violence conjugale et familiale, principalement la surconsommation d’alcool et de drogues, les difficultés financières, les relations extraconjugales et la jalousie. Ces incidents se déroulent suivant une dynamique caractérisée par de nombreuses ruptures et reprises de la relation conjugale combinées à la répétition d’un scénario de violence […]. La violence y est le plus souvent bidirectionnelle et la complexité des interactions entre les hommes et les femmes lors des épisodes de violence rend les notions usuelles de victime et d’agresseur réductrices et inopérantes dans ce contexte.» (p. 342)