Intentions : «Le présent texte vise à discuter du rôle et de la place que prend le territoire dans le bien-être des Innus d’Uashat mak Mani-utenam, sur la Côte-Nord, dans l’est du Québec, et de son potentiel de guérison.» (p. 63) Le territoire comme lieu pour établir des liens familiaux et intergénérationnels est notamment discuté dans l’étude.
2. Méthode
Échantillon/Matériau : «Le présent texte se fonde principalement sur les résultats d’une recherche qui vise à faire connaître et valoriser les pratiques de guérison sur le territoire au sein de la communauté innue d’Uashat mak Maniutenam. […] Des récits d’expérience ont été construits à la suite d’entrevues […] menées auprès d’acteurs clés de la communauté. Il s’agit de dix-sept Innus qui ont été ou sont actuellement engagés dans des activités de guérison ayant cours sur le territoire ou qui possèdent une connaissance approfondie de la vie sur le territoire et de son potentiel de guérison. [Les auteures ont] également puisé dans les récits réalisés dans le cadre de trois autres projets de recherche menés au sein de la communauté, lorsque ceux-ci abordent le sujet de la guérison et du territoire.» (p. 63-64)
Instruments : Guide d’entretien semi-directif
Type de traitement des données : Analyse de contenu
3. Résumé
«Le territoire occupe une place centrale dans la vie contemporaine des Innus. […] Dans les faits, fréquenter le territoire équivaut à un retour aux sources, à leurs racines, à leur culture et à leur identité. La fréquentation du territoire implique de sortir de la communauté et permet de prendre un recul par rapport à celle-ci, que l’on considère souvent comme étant stressante, voire aliénante. Le seul fait de se retrouver sur le territoire permet aux Innus d’échapper au stress de la vie en communauté, d’établir des liens sociaux et familiaux plus harmonieux et sincères, de comprendre le sens des valeurs innues et de les vivre au quotidien dans un environnement apaisant et authentique. [...] Bon nombre d’entre eux vont sur le territoire précisément pour soigner leurs relations, qu’elles soient familiales, intergénérationnelles ou autres.» (p. 70) «Enfin, le territoire est également considéré comme le lieu par excellence pour l’éducation des enfants et pour la transmission culturelle. Au centre de ces processus se trouve le lien qui unit principalement les aînés et les jeunes. […]. Ce processus de transmission des savoirs est bénéfique, non seulement pour les jeunes et leur identité en tant qu’Innus, mais aussi collectivement. Il permet de tisser ou de retisser les liens intergénérationnels, malmenés par les années de politiques assimilationnistes mais combien essentiels à la vie des familles autochtones et à leur démarche de guérison […].» (p. 67)