Les défis d’une nomenclature commune des professions pour l’étude de la mobilité intergénérationnelle en France et au Québec

Les défis d’une nomenclature commune des professions pour l’étude de la mobilité intergénérationnelle en France et au Québec

Les défis d’une nomenclature commune des professions pour l’étude de la mobilité intergénérationnelle en France et au Québec

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Référence bibliographique [21351]

Remillon, Delphine, Kempeneers, Marianne et Lelièvre, Eva. 2018. «Les défis d’une nomenclature commune des professions pour l’étude de la mobilité intergénérationnelle en France et au Québec ». Cahiers québécois de démographie, vol. 47, no 1, p. 25-48.

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Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
L’objectif de cette étude est «de rendre compte des enjeux méthodologiques entourant l’étude de la mobilité sociale dans le contexte des mutations structurelles majeures de l’univers du travail en Occident, en particulier l’accession massive des femmes aux emplois rémunérés à partir des années 1960.» (p. 42) «Les deux enquêtes sur lesquelles [reposent] ce travail ont été conduites dans l’optique commune d’explorer la dynamique des solidarités partagées et des liens au sein de la famille, qu’ils soient d’ordre résidentiel (proximité géographique, fréquence des contacts) ou professionnel.» (p. 29)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
Pour effectuer cette recherche, les autrices se sont d’abord servies de «[l]’enquête Biographies et entourage de 2001 [qui] a été conduite auprès de 2830 individus. Elle est représentative des personnes habitant l’Île-de-France en 1999 et nées entre 1930 et 1950. L’échantillonnage a sélectionné aléatoirement les communes enquêtées au sein de l’Île-de-France en tenant compte de leur composition socioprofessionnelle, afin de refléter la structure socioprofessionnelle de la région capitale. [Ensuite, les chercheuses ont utilisé les données de l’]enquête Biographies et solidarités familiales au Québec de 2004 [qui] a interrogé 502 personnes francophones, nées au Québec entre 1934 et 1954 et résidant dans la région du Grand Montréal. L’échantillonnage a été constitué par un tirage aléatoire de numéros de téléphone […]. L’échantillon a été confronté aux données du recensement canadien de 2001.» (p. 29-30)

Instruments :
Questionnaires

Type de traitement des données :
Analyse statistique

3. Résumé


Les résultats révèlent que «la reproduction sociale semble forte au Québec, tout comme en France. Le codage en “genres de compétences” a permis de mettre en évidence une ségrégation professionnelle importante entre les sexes au Québec. Le fait de mobiliser la nomenclature hiérarchique socioprofessionnelle française sur les données québécoises a également permis de montrer que les mécanismes de “plafond de verre” — masqués par la nomenclature des “niveaux de compétences” — étaient aussi importants au Québec qu’en France, même si les écarts entre femmes et hommes se réduisent de génération en génération. [En outre, l’étude a] montré que, pour la génération des hommes enquêtés (couvrant en partie les baby-boomers), la reproduction sociale passait surtout par les pères — encore plus fortement en France qu’au Québec car, au Québec, l’origine la plus fréquente est “père ouvrier” pour toutes les catégories socioprofessionnelles. Les transmissions des pères à la génération des femmes enquêtées sont fortes également, notamment pour les Québécoises cadres et professions intermédiaires qui ont très fréquemment un père cadre. Les transmissions venant des mères sont moins visibles — car, des deux côtés de l’Atlantique, la majorité ont été déclarées “inactives” par les personnes enquêtées — mais non nulles, avec notamment des mères plus fréquemment actives chez les personnes enquêtées aux positions socioprofessionnelles élevées, en France et encore davantage au Québec.» (p. 42-43)