Quelle valeur s’accorde-t-on quand on est une mère d’enfant placé?
Quelle valeur s’accorde-t-on quand on est une mère d’enfant placé?
Quelle valeur s’accorde-t-on quand on est une mère d’enfant placé?
Quelle valeur s’accorde-t-on quand on est une mère d’enfant placé?s
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Référence bibliographique [21329]
Noël, Julie et Saint-Jacques, Marie-Christine. 2020. «Quelle valeur s’accorde-t-on quand on est une mère d’enfant placé? ». Nouvelles Pratiques Sociales, vol. 31, no 2, p. 298-317.
Intentions : Cet article aborde le vécu des mères québécoises dont au moins un enfant a été placé jusqu’à sa majorité suite à une prise en charge par les services de protection de la jeunesse.
Questions/Hypothèses : «En prenant assise sur des écrits d’Axel Honneth et d’Emmanuel Renault, portant sur la reconnaissance et la souffrance sociale, cette étude examine la question suivante: Quels sont les processus menant au développement d’un rapport à soi positif ou à la lésion du rapport à soi chez des mères qui ont vécu le placement jusqu’à la majorité de leur enfant?» (p. 300)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : «Vingt-six entretiens ont été menés auprès de 14 mères [âgées de plus de 18 ans] [...].» (p. 304) «Les répondantes ont de un à quatre enfants, dont l’âge varie de 10 mois à 22 ans au moment de l’entrevue. Elles ont au total donné naissance à 29 enfants dont 21 sont placés jusqu’à leur majorité, dans le cadre d’une mesure de protection.» (p. 305)
Type de traitement des données : Analyse de contenu
3. Résumé
«L’analyse des récits de mères ayant perdu définitivement la garde de leur enfant révèle quatre processus qui mènent au développement ou à la lésion du rapport à soi.» (p. 315) Ces processus sont un rapport à soi confirmé, fragilisé, inversé et brisé. «Elle montre que des expériences de reconnaissance sont nécessaires au sein des trois sphères [affective, juridique et sociale] pour que ces mères retrouvent ou maintiennent des capacités de lutter pour leur reconnaissance. […] Pour préserver la dignité de ces mères, l’intervention de la DPJ [Direction de la protection de la jeunesse] devrait porter sur différents plans: la création et le maintien d’un réseau primaire ou communautaire fiable; la mise en place de mécanismes de protection lorsque leur intégrité physique et psychologique est menacée; le partage d’informations justes et complètes à l’égard du cadre légal entourant le placement de l’enfant; [etc.]. En somme, des cibles d’intervention doivent être identifiées dans chacune des sphères de reconnaissance (affective, juridique et sociale), puisque le cumul et les interactions entre les expériences de reconnaissance vécues par les mères favorisent le développement d’un rapport positif à soi.» (p. 315)