1. Objectifs

Intentions :
Cette recherche vise à «comprendre comment évoluent les rapports de pouvoir genrés entre les hommes et les femmes à travers la sexualité représentée dans les fictions télévisées de 1960 à 2005. Ces années sont marquées par une remise en question majeure du rôle des femmes dans la société québécoise et par une plus grande prévalence de la sexualité dans les médias.» (p. VI)

Questions/Hypothèses :
L’auteure émet l’hypothèse initiale suivante: «les téléromans ont accompagné les principaux débats de société des dernières décennies en dépeignant des personnages féminins qui se réapproprient leur corps et leur sexualité, tout en reproduisant les rapports de pouvoir qui perdurent dans cette même société et qui se traduisent par une représentation très genrée de leur sexualité.» (p. 6)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
Le corpus de cette étude est composé de neufs fictions télévisuelles québécoises: Moi et l’autre; Quelle Famille!; Terre Humaine; Jamais deux sans toi; Lance et compte; Chambres en ville; La Petite Vie; 4 et demi; et Un Gars, une fille. L’auteure a également mobilisé des ressources documentaires diverses, dont des archives d’entrevues et des rapports de recherches gouvernementaux.

Type de traitement des données :
Analyse de contenu
Réflexion critique

3. Résumé

L’analyse de la première période montre que les personnages de mères sont «souvent les personnages centraux des intrigues, qui transmettent leur savoir aux générations suivantes. […] L’archétype de la mère est omniprésent, son rôle d’éducatrice est mis à l’avant-plan et c’est dans cette perspective que la sexualité est abordée. Les groupes de pairs se substitueront à la relation mère-fille dans les périodes subséquentes comme lieu d’apprentissage de la sexualité.» (p. 131) Pour la deuxième période, l’auteure soutient que le thème de l’avortement «est abordé dans presque toutes les fictions de [l’]échantillon depuis la fin des années 1980. Cependant, les tenants et aboutissants juridiques, moraux ou autres d’une interruption volontaire de grossesse ne sont pas nécessairement discutés dans les fictions.» (p. 134) Pour la troisième période étudiée (1995-2005), l’analyse illustre que «la sexualité dans le but de concevoir un enfant est très présente dans les séries, que ce soit sur le mode humoristique ou plus dramatique.» (p. 105) Dans l’ensemble, les résultats montrent «deux paramètres discriminants dans le domaine de la sexualité: l’âge et la maternité. En effet, les personnages féminins plus âgés […] et les femmes enceintes ne sont pas mises en situation explicite de sexualité. Bien que les visées récréatives de la sexualité soient complètement assumées dans les séries étudiées, les relents d’une sexualité vouée à la reproduction perdurent d’une certaine manière.» (p. 132-133)