Judiciarisation de la pauvreté et non-accès aux services juridiques : quand Kafka rencontre Goliath
Judiciarisation de la pauvreté et non-accès aux services juridiques : quand Kafka rencontre Goliath
Judiciarisation de la pauvreté et non-accès aux services juridiques : quand Kafka rencontre Goliath
Judiciarisation de la pauvreté et non-accès aux services juridiques : quand Kafka rencontre Goliaths
|
Référence bibliographique [21127]
Bernheim, Emmanuelle. 2019. «Judiciarisation de la pauvreté et non-accès aux services juridiques : quand Kafka rencontre Goliath ». Reflets : Revue d’intervention sociale et communautaire, vol. 25, no 1, p. 71-93.
Intentions : Dans cet article, l’auteure aborde «d’abord l’enjeu du néolibéralisme et ses effets sur le droit et la conception de la justice. Puis, [elle met] en exergue le phénomène de la judiciarisation de la pauvreté par le droit social qui se manifeste, notamment, dans les sphères du logement, de la santé mentale et de protection de la jeunesse. Enfin, [elle] abord[e] l’enjeu de l’inaccessibilité des services juridiques comme entrave au droit à une défense pleine et entière.» (p. 72)
Questions/Hypothèses : L’auteure avance l’idée que la «judiciarisation de la pauvreté par le droit social et [l’]inaccessibilité des services juridiques [témoignent] d’une transformation politique profonde, inscrite dans le néolibéralisme.» (p. 72)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : Données documentaires diverses
Type de traitement des données : Réflexion critique
3. Résumé
Les analyses de l’auteure permettent de «constater que les droits n’ont été que de peu d’utilité en matière de conditions de vie. La Loi visant à lutter contre la pauvreté et l’exclusion sociale adoptée en 2002, fruit d’une longue revendication, n’a pas empêché les coupures sauvages dans les programmes sociaux ni la mise en place de conditions d’admissibilité à l’aide sociale de plus en plus restrictives. Elle n’est d’aucun secours par rapport à la précarisation des emplois, la hausse continuelle du coût de la vie, la gentrification ou l’absence de garderies et de cliniques dans les quartiers pauvres. Les recours devant les tribunaux, y compris sur la base des Chartes, n’ont jusqu’à maintenant donné aucun résultat.» (p. 86) En ce qui concerne les changements sur la Loi de la protection de la jeunesse, l’auteure affirme qu’«il ne s’agirait plus de tenter de répondre aux besoins des familles en difficulté, mais plutôt de gérer le risque qu’elles représentent — risques de transmission intergénérationnelle de la pauvreté, mais aussi de la délinquance […]. Les familles vivant dans la pauvreté sont envisagées comme responsables de leur propre situation et doivent impérativement se réformer pour garder le contact avec leurs enfants, notamment en assurant les infrastructures matérielles nécessaires à leur bien-être.» (p. 80-81)