Réunification familiale et gestion de la migration par mariage au Canada : l’avocat comme acteur dans l’économie morale du soupçon
Réunification familiale et gestion de la migration par mariage au Canada : l’avocat comme acteur dans l’économie morale du soupçon
Réunification familiale et gestion de la migration par mariage au Canada : l’avocat comme acteur dans l’économie morale du soupçon
Réunification familiale et gestion de la migration par mariage au Canada : l’avocat comme acteur dans l’économie morale du soupçons
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Référence bibliographique [21075]
D’Aoust, Anne-Marie. 2018. «Réunification familiale et gestion de la migration par mariage au Canada : l’avocat comme acteur dans l’économie morale du soupçon ». Champ Penal / Penal Field, vol. 15, p. 1-29.
Intentions : «Le présent article constitue une enquête empirique sur la surveillance politique de la fraude relative au mariage et aux […] mariages de complaisance au Canada au cours des dernières années. [N]ous examinons comment les avocats, loin d’être de simples acteurs apolitiques dont le rôle se limiterait à apporter un soutien et une expertise technique, interviennent activement dans une économie politique morale du soupçon, relatives aux processus de réunification impliquant des époux et des conjoints.» (p. 2)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : «Dans le cadre de notre article, nous avons interviewé dix avocats et avocates à Montréal, tous spécialisés en droit de l’immigration. Ils ont tous été contactés par l’entremise de l’Association québécoise des avocats et avocates en droit de l’immigration (Aqaadi) […]. Deux hommes et huit femmes ont été interviewés.» (p. 7)
Instruments : Guide d’entretien semi-directif
Type de traitement des données : Analyse de contenu
3. Résumé
«Il ressort de notre recherche que les avocats se trouvent dans une position à la fois privilégiée et difficile au sein de cette économie. [N]ous avons pu mettre en relief le rôle central des normes et des valeurs dans les processus de rationalisation et justification de leurs choix et stratégies pour constituer un dossier optimal de demande de réunification familiale.» (p. 22) En outre, le «fait que plusieurs avocats nous ont affirmé préférer retirer leur appel d’une décision défavorable à la suite d’une rencontre non fructueuse dans le cadre du Marl, plutôt que de procéder à une audition en bonne et due forme, soulève des questions d’éthique et de justice. Des dossiers qui auraient pu obtenir gain de cause par l’entremise d’une audition (notamment en permettant à l’époux ou au conjoint parrainé d’être entendu, par exemple) finissent par ne pas faire l’objet d’une audition et sont plutôt redéposés comme une nouvelle demande. Mais si cela permet de servir l’intérêt du couple qui souhaite favoriser une réunification familiale le plus rapidement possible, cela ne permet pas pour autant d’examen critique et approfondi des motifs du refus ni du raisonnement à l’origine de la méfiance de l’agent d’immigration et, finalement, laisse intacte les fondations d’une économie morale du soupçon genrée et racialisée dont des milliers de couples font possiblement les frais, année après année.» (p. 23)