La conservation familiale de sang placentaire et la (re)privatisation de la reproduction sociale

La conservation familiale de sang placentaire et la (re)privatisation de la reproduction sociale

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Référence bibliographique [20994]

Alary, Anouck. 2019. «La conservation familiale de sang placentaire et la (re)privatisation de la reproduction sociale ». Genre, sexualité et société, no 21, p. 1-26.

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Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
«L’article problématise dans un premier temps la coexistence des banques publiques et des banques privées [de sang placentaire] comme l’expression plus large du passage d’une logique distributive des “produits du corps” issue de l’État-providence à une orientation néolibérale fondée sur une marchandisation et une privatisation de ces mêmes tissus biologiques. Il s’agit de montrer comment cette mutation, qui renvoie à un transfert de la prise en charge de la reproduction sociale vers les individus et les ménages, s’accompagne de nouvelles conceptions de la citoyenneté et de la responsabilité familiale. Dans un deuxième temps, [l’auteure examine] la manière dont les banques commerciales de sang de cordon ombilical […] articulent à travers leurs stratégies publicitaires, des représentations spécifiques du corps et de la santé, de la famille et de la maternité, et ultimement, de la citoyenneté.» (p. 5)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
Données documentaires diverses

Type de traitement des données :
Réflexion critique

3. Résumé


Les analyses révèlent que «les banques commerciales de sang de cordon s’inscrivent dans une privatisation néolibérale de la reproduction sociale. Participant de l’effacement des frontières entre production et reproduction qui avaient été posées par le modèle postfordiste de l’accumulation du capital, elles valorisent l’émergence d’une biocitoyenneté caractérisée par une forme de “travail clinique” […] opéré à travers la “mise en valeur” par les femmes de leur propre corporalité sur le marché de la santé. Ces formes genrées de travail (re)productif se trouvent toutefois […] largement naturalisées par un discours promotionnel définissant la conservation autologue du sang de cordon dans le prolongement des responsabilités des mères vis-à-vis de la santé de leurs enfants et, plus largement, vis-à-vis de la communauté nationale.» (p. 15-16) «Or, la manière dont les citoyen.nes sont désormais sommés, au nom de leurs responsabilités familiales, de se comporter comme des entrepreneuses de leur propre capital somatique en recourant à des services de santé dits “sur-mesure”, semble concrètement, comme en témoigne le phénomène des banques autologues de sang de cordon, entrer en conflit avec la nécessité pour chacun de jouir d’un minimum de ce bien fondamental que constituent les soins de santé.» (p. 16)