Résonances des traumatismes haïtiens chez des jeunes montréalais ex-membres de gang
Résonances des traumatismes haïtiens chez des jeunes montréalais ex-membres de gang
Résonances des traumatismes haïtiens chez des jeunes montréalais ex-membres de gang
Résonances des traumatismes haïtiens chez des jeunes montréalais ex-membres de gangs
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Référence bibliographique [20915]
Lacroix, Olivier et Gilbert, Sophie. 2018. «Résonances des traumatismes haïtiens chez des jeunes montréalais ex-membres de gang ». L’Autre, vol. 19, no 1, p. 62-70.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions : Cette étude vise à approfondir le cheminement personnel d’anciens membres de gang montréalais d’origine haïtienne «à travers une démarche complémentariste articulant l’individuel et le collectif, la psychanalyse et l’Histoire.» (p. 62) L’étude aborde notamment l’histoire et l’héritage familial des participants.
Questions/Hypothèses : Les auteurs souhaitent répondre aux questions suivantes: «[c]omment ces sujets se réapproprient-ils leur histoire et qu’est-ce qui semble leur échapper? De quelle manière leur récit spontané aborde l’histoire familiale, le processus migratoire et le passé colonial? Comment se manifeste l’empreinte des traumatismes reliés à la période esclavagiste?» (p. 62)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : «Dans le cadre d’une recherche doctorale en psychologie, [les auteurs ont] recueilli le récit de vie de trois anciens membres de gang montréalais d’origine haïtienne. [Ils ont] recruté les trois participants, par l’intermédiaire d’intervenants œuvrant dans des organismes impliqués auprès des jeunes affiliés aux gangs. Chacun des trois sujets a réalisé un récit de vie, au cours de quatre entretiens de recherche.» (p. 62)
Instruments : Guide d’entretien non-directif
Type de traitement des données : Analyse de contenu
3. Résumé
«Les anciens membres de gang de rue […] rencontrés ont souhaité reconstituer leur parcours individuel. Ils ont spontanément relié leur expérience à une histoire collective, l’histoire de leurs origines fantasmées, de la famille migrante et du peuple haïtien. Selon leur perspective subjective, ce parcours est composé d’emblée de nombreuses épreuves, associé à une forme de malédiction et ressenti comme une nécessité de survivre. En reprenant l’histoire traumatique d’Haïti, [les auteurs ont] étudié les résonances de l’esclavage dans la population actuelle d’origine haïtienne. Pour les participants montréalais, cela inclut la répétition inconsciente de dynamiques conflictuelles concernant: les privilèges des habitants enracinés et les handicaps des nouveaux arrivants; le respect de l’autorité parentale et le besoin d’indépendance adolescente; la toute-puissance procurée par l’insoumission et la vulnérabilité héritée d’un parcours empreint de violence.» (p. 68) Par ailleurs, «[l]’élaboration du récit des participants paraît [également] s’appuyer sur des constructions imaginaires, sur des fantasmes originaires concernant: “les rapports entre les deux membres du couple parental (scène primitive), la protection des enfants (ventre maternel)” […]. Dans le cas [des] sujets, ces fantasmes semblent empreints d’une malédiction, les condamnant d’emblée à un destin fatal.» (p. 64) Ce faisant, les participants se considèrent en quelque sorte comme porteurs d’un fardeau découlant d’une tragédie familiale passée.