1. Objectifs

Intentions :
Cette étude réalisée par le Conseil du statut de la femme vise à «mettre en lumière la diversité des pratiques agricoles; [à] mieux comprendre les dynamiques sociales en cours dans le secteur agricole en 2018, notamment au regard des rapports entre les femmes et les hommes [et à] valoriser la contribution économique des femmes dans ce secteur d’activité. […] Il sera question, entre autres sujets, de l’accès au financement [des femmes en agriculture], de leur reconnaissance sociale auprès des pairs et des paires ainsi que de la conciliation travail-famille.» (p. 9)

Questions/Hypothèses :
Les auteures se posent les questions suivantes au sujet de la carrière de femmes agricultrices: «[p]ourquoi font-elles ce choix? Comment cette diversité de pratiques marque-t-elle leur établissement en agriculture, la négociation de leur identité professionnelle et la gestion de leur exploitation agricole? Quel est, de leur point de vue, l’effet de leur présence dans le milieu agricole?» (p. 9)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
«Les observations discutées dans ce portrait préliminaire s’inscrivent dans une recherche empirique menée par le Conseil de décembre 2017 à mai 2018 auprès d’une vingtaine de jeunes agricultrices de la relève âgées de moins de 40 ans et établies, ou en voie de le faire, dans différentes régions du Québec. Une analyse préliminaire de l’ensemble des entretiens a permis de faire émerger trois profils significatifs d’agricultrices de la relève […].» (p. 19) Les portraits des trois agricultrices, Maude Tremblay, Audrey Bogemans et Véronique Bouchard, sont ainsi présentés.

Instruments :
Guide d’entretien

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé

«Dans un premier temps, le Conseil observe que la trajectoire professionnelle de Maude Tremblay en production bovine à titre de propriétaire unique rompt avec le modèle traditionnel formé d’un couple. […] Le parcours d’Audrey Bogemans, qui est engagée avec son mari dans un transfert de ferme apparenté dans le secteur des grandes cultures en Montérégie, met en lumière la détermination d’une jeune entrepreneure, élue à la tête de la chambre de commerce de sa région, tout en dévoilant le caractère fragile d’une identité professionnelle construite dans un milieu encore façonné par des attentes plutôt traditionnelles à l’égard du rôle des femmes et des hommes. L’expérience d’Audrey soulève aussi la question de la conciliation travail-famille encore majoritairement prise en charge par les femmes dans la société en général, enjeu souvent mentionné dans la littérature sur les femmes en agriculture. Enfin, le démarrage par Véronique Bouchard et son conjoint d’une petite entreprise agricole dans la région des Laurentides permet de découvrir le milieu de la production maraîchère sur petites surfaces. […] Les trois exemples discutés plus haut montrent une certaine constance en matière de division du travail. Les hommes occupent des responsabilités techniques, alors que les femmes se consacrent à la gestion et au volet relationnel de l’exploitation. Elles assument en outre l’essentiel du travail domestique et parental de même que la charge mentale qui y est associée.» (p. 61)