Les conséquences de l’antiféminisme sur les pratiques d’intervention en maison d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale
Les conséquences de l’antiféminisme sur les pratiques d’intervention en maison d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale
Les conséquences de l’antiféminisme sur les pratiques d’intervention en maison d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale
Les conséquences de l’antiféminisme sur les pratiques d’intervention en maison d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugales
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Référence bibliographique [20816]
Côté, Isabelle. 2018. «Les conséquences de l’antiféminisme sur les pratiques d’intervention en maison d’hébergement pour femmes victimes de violence conjugale ». Recherches Féministes, vol. 31, no 2, p. 215-234.
Intentions : «[N]otre article souhaitait mettre en lumière les conséquences de l’antiféminisme sur les pratiques d’intervention en maison d’hébergement.» (p. 230)
Questions/Hypothèses : «Nous pouvons ici émettre l’hypothèse que, si leur posture a toujours été l’objet de contestations, la rhétorique sur la détresse des hommes prendrait davantage d’ampleur depuis les revendications plus agressives des antiféministes au début des années 2000 […].» (p. 226)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : L’étude a été menée auprès de 48 femmes québécoises réparties en trois groupes: les pionnières, les vétérantes et les intervenantes. «Les pionnières (n = 8) et les vétérantes (n = 7) sont des femmes qui ont été impliquées en maison d’hébergement de 1975 à 1985, donc durant les dix premières années de leur existence. […] Les intervenantes (n = 33) sont des femmes qui, au moment de l’entretien, travaillaient pour une maison d’hébergement ou un regroupement.» (p. 218) L’auteure se base aussi sur un entretien mené auprès d’une informatrice clé.
Instruments : Guide d’entretien semi-directif
Type de traitement des données : Analyse de contenu
3. Résumé
L’auteure montre que l’antiféminisme a eu des effets plutôt importants sur l’évolution des pratiques d’intervention en maison d’hébergement. «Que ces difficultés s’opérationnalisent de par les résistances des femmes victimes, des gens qui assistent aux séances de prévention et de sensibilisation, dans le discours et les pratiques des partenaires ou encore en société, elles ont toutes pour conséquence une perte de temps et d’énergie chez les intervenantes en maison d’hébergement, ce qui freine du même coup l’innovation dans le travail effectué auprès des femmes et des enfants. Des répondantes indiquent qu’elles ont trouvé difficile, avec la montée de l’antiféminisme, de maintenir leur posture sur les rapports de force, la domination des hommes, ainsi que le danger auquel doivent faire face les femmes victimes de violence et leurs enfants. À juste titre, la reconnaissance de la dangerosité des conjoints violents constitue aussi un champ de bataille féministe où les répondantes perçoivent des reculs qu’elles associent directement aux revendications antiféministes. Que ce soit en matière de droits des pères ou de conceptualisation de la violence des hommes sous l’angle de la détresse masculine, la sécurité des femmes et des enfants s’en trouve diminuée. Dans le même sens, s’il est reconnu que les conjoints aux comportements violents emploient différentes stratégies afin de semer le doute sur la responsabilité de la violence […], les discours antiféministes semblent les avoir consolidées.» (p. 227)