1. Objectifs

Intentions :
«La présente étude examine si les modèles/schèmes de conversation de mères et d’enfants d’âge préscolaire sont associés au type d’attachement développé par les enfants.» (p. 140)

Questions/Hypothèses :
«Nous émettons l’hypothèse que les modèles de traitement de l’information affective (MTIA) des enfants seront similaires à ceux de leur mère. Nous prévoyons aussi que les mères et les enfants ayant un attachement de type sécurisant seront plus portés que les autres dyades à intégrer l’information affective dans leurs conversations. Dans le même ordre d’idées, nous nous attendons à ce que les mères et les enfants de type évitant aient davantage d’échanges verbaux basés sur la désactivation, à ce que les mère et les enfants de type ambivalent aient plus d’échanges verbaux basés sur la disjonction cognitive et à ce que les mères et les enfants de type désorganisé aient plus d’échanges verbaux basés sur la ségrégation. Enfin, nous émettons l’hypothèse que les MTIA de l’enfant joueront un rôle de médiateur dans le lien entre les MTIA de la mère et le type d’attachement de l’enfant.» (p. 142)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
80 enfants de 3 à 4 ans et leur mère

Instruments :
Procédure de séparation-réunion de Cassidy et Marvin (1992)
Système de codification des conversations mère-enfant
Échelle de vocabulaire en image de Peabody
Questionnaire sociodémographique

Type de traitement des données :
Analyse statistique

3. Résumé

«Nos résultats indiquent que les enfants adoptent un schème de conversation similaire à celui de leur mère. En outre, les mères dont l’enfant a développé un attachement de type sécurisant sont plus portées à élaborer des contenus affectifs que celles dont l’enfant a développé un attachement de type insécurisant ambivalent ou désorganisé. Les mères dont l’enfant a un attachement de type insécurisant évitant minimisent davantage les contenus affectifs que celles dont l’enfant a un attachement sécurisant, alors que les mères dont l’enfant a un attachement désorganisé sont plus portées à tenir des propos qui suscitent la peur, qui sont hostiles ou accompagnés de gestes agressifs. Pour ce qui est des enfants, ceux dont l’attachement est sécurisant sont plus portés à élaborer ou à partager des contenus affectifs que ceux dont l’attachement est de type insécurisant évitant ou désorganisé. Par ailleurs, ceux qui ont développé un attachement de type désorganisé tiennent davantage de propos à caractère contrôlant ou accompagnés de comportements d’agressivité ou de fuite. Enfin, les résultats montrent que les capacités de l’enfant à élaborer les contenus affectifs agissent en tant que médiateurs partiels entre les mêmes capacités chez la mère et la sécurité de l’attachement chez l’enfant. L’étude met donc en lumière l’importance des conversations parent-enfant dans la compréhension de l’attachement à l’âge préscolaire. (p. 140)