Derrière l’avortement, les cadres sociaux de l’autonomie des femmes : refus de maternité, sexualités et vies des femmes sous contrôle : une comparaison France-Québec

Derrière l’avortement, les cadres sociaux de l’autonomie des femmes : refus de maternité, sexualités et vies des femmes sous contrôle : une comparaison France-Québec

Derrière l’avortement, les cadres sociaux de l’autonomie des femmes : refus de maternité, sexualités et vies des femmes sous contrôle : une comparaison France-Québec

Derrière l’avortement, les cadres sociaux de l’autonomie des femmes : refus de maternité, sexualités et vies des femmes sous contrôle : une comparaison France-Québecs

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Référence bibliographique [20234]

Mathieu, Marie. 2017. «Derrière l’avortement, les cadres sociaux de l’autonomie des femmes : refus de maternité, sexualités et vies des femmes sous contrôle : une comparaison France-Québec». Thèse de doctorat, Montréal, Université du Québec à Montréal, Département de sociologie.

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Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
Cette recherche permet «d’appréhender la manière dont les femmes que nous avons rencontrées, en France comme au Québec, pensent et vivent avec un avortement passé dans les contextes de vie qui sont les leurs et de donner à voir la construction sociale de leur expérience dans les contextes sociaux au sein desquelles elles s’inscrivent.» (p. 100)

Questions/Hypothèses :
«[N]otre travail a été guidé par une hypothèse forte qui est la suivante: les expériences vécues de l’avortement sont de puissants révélateurs de l’ensemble des normes sociales et des injonctions contradictoires avec lesquelles les femmes se doivent de négocier, mais aussi le produit de ces normes.» (p. 100)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
«La population […] recrutée se compose de 44 femmes, 29 au Québec et 15 en France […], aux profils variés du point de vue des études réalisées et de la profession au moment de l’entretien. Toutes ont vécu un avortement dans les dix années précédant l’entrevue […].» (p. 133) Parmi elles, 13 participantes ont avorté plus d’une fois.

Instruments :
Guide d’entretien semi-directif

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé


«[C]ette recherche met en évidence la norme contraceptive dans ces deux sociétés et révèle l’opposition forte faite par l’ensemble des femmes – et même celles qui avortent plusieurs fois – entre les ''bonnes'' pratiques en matière de contrôle des naissances – la contraception – et la ''mauvaise'' pratique –l’avortement. Bien qu’il soit une donnée structurelle des trajectoires reproductives des femmes, une pratique aujourd’hui sans risque pour leur santé et un acte ordinaire lorsqu’on le défait de la charge morale qui lui est associé, l’IVG [interruption volontaire de grossesse] continue d’être l’objet d’un ensemble de représentations sociales stigmatisantes. Aussi, l’analyse des expériences des femmes rend compte de l’ensemble des éléments qui teintent le vécu d’une ou de plusieurs interruptions de grossesse. Si la décision d’avorter est une évidence pour l’ensemble des femmes, lorsqu’elles sont impliquées dans des activités concurrentes (études, carrière ou élevage et allaitement d’un enfant en bas âge), elle peut devenir plus difficile lorsqu’elle correspond au refus de leur partenaire d’investir un projet parental qu’elles portent seules.» (p. xvii) Par ailleurs, «la comparaison de la prise en charge de l’avortement souligne une résistance féministe québécoise à la médicamentation des corps des femmes […], qui contraste fortement avec les représentations des enquêtées françaises qui perçoivent l’avortement par médicament comme moindrement invasif.» (p. 402)