Intentions : «Cet article présente brièvement les principaux résultats de recherche de la thèse de doctorat de l’auteure. Pour appuyer l’analyse de ceux-ci, un cadre intersectionnel a été privilégié. L’objectif général de nos travaux est de comprendre la question du mariage forcé vécue par des femmes immigrantes vivant au Québec et les réponses politiques, législatives et sociales qu’on y apporte.» (p. 24)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : L’échantillon compte «dix femmes issues de l’immigration vivant, ayant vécu ou été menacées d’un mariage forcé provenant de six pays différents (Cameroun, Algérie, Inde, Bangladesh, Pakistan, Sri Lanka) […]. [De plus,] dix-huit informateurs clés ont été rencontrés provenant de divers milieux de pratique (social-communautaire, policier, judiciaire) […].» (p. 24)
Instruments : Guides d’entretien
Type de traitement des données : Analyse de contenu
3. Résumé
«Il émerge des participants que certaines conséquences vécues par les femmes mariées de force peuvent s’apparenter à ce que vivent les victimes de violence conjugale où le contrôle par le partenaire intime est violent et coercitif. Ces femmes vont vivre de la violence psychologique, physique, sexuelle et économique.» (p. 27) L’auteure remarque aussi que «[d]ans la poursuite du continuum de violence dans un contexte de mariage forcé, il s’agit de voir les répercussions d’une rupture d’une telle union. Du fait du caractère sacré du mariage et de l’honneur qui y est rattaché, les époux sont, en principe, mariés pour la vie. Forcés d’y entrer, mais aussi forcés d’y rester. L’emprise patriarcale est telle que la femme ne peut pas exister en dehors du mariage. Le divorce n’est alors pas toujours une porte de secours pour les femmes. En effet, les femmes redoutent d’avoir à subir les conséquences d’un divorce pas tant ici, puisque la loi les protège, mais plutôt dans le pays d’origine. Elles sont légalement divorcées ici, mais pas nécessairement dans le pays d’origine.» (p. 28) Finalement, l’auteure souligne que «[l]eurs besoins sont grands, mais il ressort de manière quasi unanime des femmes rencontrées qu’elles souhaitent avant tout un hébergement sécuritaire, leur survie hors de la sphère familiale et communautaire en dépendant.» (p. 28)