Continuités et ruptures dans le mouvement féministe québécois francophone pour des droits sexuels et reproductifs

Continuités et ruptures dans le mouvement féministe québécois francophone pour des droits sexuels et reproductifs

Continuités et ruptures dans le mouvement féministe québécois francophone pour des droits sexuels et reproductifs

Continuités et ruptures dans le mouvement féministe québécois francophone pour des droits sexuels et reproductifss

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Référence bibliographique [19869]

Jacquet, Caroline, Pagé, Geneviève et Pirotte, Magaly. 2017. «Continuités et ruptures dans le mouvement féministe québécois francophone pour des droits sexuels et reproductifs ». Nouvelles questions féministes, vol. 36, no 2, p. 16-33.

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
«Cet article propose d’analyser différents moments du mouvement québécois francophone en faveur de la santé et des droits sexuels et reproductifs (SDSR), afin de faire ressortir les continuités et les ruptures, les avancées et les zones négligées dans la prise en compte de la diversité des oppressions, tant dans les idées que dans les pratiques de lutte.» (p. 17)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
«Pour notre recherche, nous nous sommes appuyées sur des documents produits par les collectifs et groupes étudiés (journaux/zines, publications, pamphlets, feuilles de slogan, archives – internet ou personnelles –, PowerPoint de présentation, pages Facebook, etc.), un documentaire vidéo de Marie-Noël Arseneau du collectif de vidéastes Les Lucioles sur la CALC [Coalition ''Avortons leur congrès!''], l’observation participante (CALC, FQPN [Fédération du Québec pour le planning des naissances], La Riposte) et l’enregistrement d’une discussion/atelier sur l’autonomie corporelle avec plusieurs membres du collectif La Riposte.» (p. 19)

Type de traitement des données :
Réflexion critique

3. Résumé


«Cette exploration […] démontre qu’on ne peut pas parler d’une rupture claire entre les luttes du passé et du présent, mais plutôt de transformations et d’adaptations conceptuelles non linéaires. […] Ainsi, dans les années 1970, on sait que le mouvement pour le droit à la contraception et à l’avortement libres et gratuits, malgré son nom, incluait d’autres luttes structurelles contre le patriarcat et le capitalisme, revendiquait des conditions propices pour élever des enfants et dénonçait les stérilisations forcées. Cependant, mené en majorité par des femmes cisgenres blanches, il ignorait certains enjeux de santé sexuelle et reproductive concernant de nombreuses personnes marginalisées et tendait à analyser le racisme comme une conséquence du capitalisme. […] La CALC en 2005 ou la Riposte féministe plus récemment ont certes intégré une analyse critique de systèmes d’oppression imbriqués tels que le racisme et l’hétérosexisme ou la transphobie. Cependant, pour la Riposte, les alliances qui mènent à une diversification des enjeux au cœur de leurs mobilisations sont difficiles à construire et le discours sur l’autonomie corporelle tend à évacuer une véritable analyse des structures d’oppression limitant les possibilités de choix pour les femmes et les personnes marginalisées. L’intégration d’une approche fondée sur les principes de la justice reproductive implique non seulement un changement de discours, mais aussi des pratiques militantes de façon à véritablement déconstruire les rapports de pouvoir.» (p. 31-32)