Toxicomanie et parentalité chez les jeunes en difficulté : les enjeux d’une transition

Toxicomanie et parentalité chez les jeunes en difficulté : les enjeux d’une transition

Toxicomanie et parentalité chez les jeunes en difficulté : les enjeux d’une transition

Toxicomanie et parentalité chez les jeunes en difficulté : les enjeux d’une transitions

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Référence bibliographique [19822]

Emard, Anne-Marie et Gilbert, Sophie. 2016. «Toxicomanie et parentalité chez les jeunes en difficulté : les enjeux d’une transition ». Drogues, santé et société, vol. 14, no 2, p. 129-148.

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Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
«[N]otre étude a pour objectif de mieux comprendre l’expérience de la parentalité jumelée à la consommation de drogue chez des jeunes vivant en contexte de précarité socioéconomique, en s’intéressant plus particulièrement à la manière dont ces parents investissent leur enfant et leur consommation de drogue.» (p. 130)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
«Les données utilisées pour la présente étude ont été recueillies entre 2007 et 2010 dans le cadre d’une recherche du GRIJA [Groupe de recherche sur l’inscription sociale et identitaire des jeunes adultes] portant sur la parentalité chez les jeunes adultes en difficulté. Seize mères et 14 pères avaient alors été rencontrés à deux reprises à l’organisme communautaire montréalais Dans la rue, accueillant des ‘jeunes sans abri ou en situation précaire’, et disposant entre autres de services spécifiquement conçus pour les parents.» (p. 135)

Instruments :
Guide d’entretien semi-directif

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé


Les résultats formulés sont «articulés autour des thématiques du rapport à l’autre et des attentes massives pesant sur l’enfant. […] Bien qu’un des désirs sous-jacents à la consommation […] soit de se lier à l’autre, d’être reconnu par l’autre, il semble que lorsque l’usage de drogues devient un mode de vie, c’est plutôt une rupture des liens qui s’opère, le sujet se retrouvant à investir narcissiquement (dans un repli sur soi) l’objet-drogue. En découle l’absence de place pour la reconnaissance d’un autre à part entière, différent de soi. [Également], le manque affectif lié aux premières figures d’attachement semble avoir laissé un vide chez ces jeunes parents, ce qui constitue d’ailleurs l’une des raisons qui les poussent vers la consommation dans l’espoir de combler le manque ressenti. […] Le mal-être acquière ainsi une cause extrinsèque (la consommation), donnant l’illusion d’un objet beaucoup plus maîtrisable qu’un malaise sans nom. Par ailleurs, face à cette déception fondamentale, l’enfant-guérison entre en scène proposant la possibilité d’une restauration du passé. Le parent se projette en lui et envisage de lui/se donner tout ce dont il se rappelle avoir manqué. Ce stratagème peut fonctionner quelque temps, mais a tôt fait de ramener le parent dans une autre réalité, celle d’une incontournable différence entre lui et son enfant.» (p. 143-144)