Le mariage, c’est l’affaire de l’Église : pouvoir d’État et bigamie
Le mariage, c’est l’affaire de l’Église : pouvoir d’État et bigamie
Le mariage, c’est l’affaire de l’Église : pouvoir d’État et bigamie
Le mariage, c’est l’affaire de l’Église : pouvoir d’État et bigamies
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Référence bibliographique [19564]
Méthot, Mélanie. 2016. «Le mariage, c’est l’affaire de l’Église : pouvoir d’État et bigamie ». Revue canadienne Droit et Société / Canadian Journal of Law and Society, vol. 31, no 3, p. 429-449.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions : L’auteure aborde la place de l’Église et de l’État dans les cas de bigamie au Québec, depuis l’époque de la Nouvelle-France aux années de la Révolution tranquille Québec (1763-1960).
2. Méthode
Échantillon/Matériau : L’étude est basée sur des documents juridiques d’époque, des articles de journaux, et des données généalogiques. En tout, 385 cas de bigamie ont été relevés pour cette période.
Type de traitement des données : Analyse de contenu Réflexion critique
3. Résumé
«[L]’analyse des causes de bigamie entendues au cours des dix-neuvième et vingtième siècles montre que les élites ecclésiastiques ont quand même gardé main mise sur l’institution sacrée, en témoignent le nombre bien limité de prêtres qui s’adressent au système de justice, le peu de causes de bigamie portées devant les tribunaux criminels, ainsi que les témoignages des prêtres lors des procès. […] Lorsqu’on considère la variable du genre, on réalise que dans l’esprit de la loi l’homme bigame commettait une offense plus importante que la femme bigame. Le mariage protégeait épouse et enfants car le mari avait la responsabilité de subvenir aux besoins de sa famille, et un mariage illégitime invalidait cette ''garantie''. Cet aspect du mariage explique pourquoi il importait aux femmes de se marier. […] Finalement notons que même si les prêtres concevaient qu’ils avaient une autorité hégémonique sur le mariage, les magistrats en entendaient autrement. Sur le plan individuel, même si le mariage ne se limitait pas à un sacrement, faisant référence à la fois à la loi pénale et à la loi canonique, on constate que les personnes reconnues comme coupables, lorsqu’elles ont pu se remarier à l’église, l’ont fait dans certains cas. Au delà [sic] de l’interface droit canonique/droit civil, comprenons que, dans la pratique, le mariage est resté une institution importante.» (p. 449)