Paternité chez des ''jeunes de la rue'' : au cœur de la répétition, un paradoxe identitaire et la mise à mal du lieu de l’intimité
Paternité chez des ''jeunes de la rue'' : au cœur de la répétition, un paradoxe identitaire et la mise à mal du lieu de l’intimité
Paternité chez des ''jeunes de la rue'' : au cœur de la répétition, un paradoxe identitaire et la mise à mal du lieu de l’intimité
Paternité chez des ''jeunes de la rue'' : au cœur de la répétition, un paradoxe identitaire et la mise à mal du lieu de l’intimités
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Référence bibliographique [19199]
Gagnon, Eveline. 2017. «Paternité chez des ''jeunes de la rue'' : au cœur de la répétition, un paradoxe identitaire et la mise à mal du lieu de l’intimité». Thèse de doctorat, Montréal, Université du Québec à Montréal, Département de psychologie.
Intentions : «Nous cherchions à mieux comprendre les enjeux psychiques et relationnels sous-jacents aux identités ''jeune de la rue'' et père, nous apparaissant comme paradoxales.» (p. 219)
Questions/Hypothèses : «[C]omment interpréter la revendication de cette double identité - ''jeune de la rue'' et parent - porteuse en elle-même d’un paradoxe: s’inscrire à la fois dans une rupture avec le social, et dans un désir de continuité de celui-ci?» (p. x)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : L’échantillon compte cinq participants qui «devaient être âgés de 18 à 30 ans (au moment des entrevues) et devaient être parents d’au moins un enfant. Ils fréquentaient l’organisme Dans la rue à Montréal […]» (p. 47) Chaque participant a été rencontré à deux reprises.
Instruments : Guide d’entretien semi-directif
Type de traitement des données : Analyse de contenu
3. Résumé
«L’identité ''jeune de la rue'', appréhendée comme ''symptôme'', semble permettre d’exister et de demeurer en lien a minima, en préservant, en partie, la continuité de Soi et celle du groupe d’appartenance. Mais le symptôme est avant tout un compromis: le coût engendré n’est pas négligeable. Quant à l’identité ''parent'', elle paraît référer autant au désir d’enfant comme possibilité relationnelle, qu’au désir de parentalité comme ''après-coup'' potentiel. Si paradoxe il y a, c’est peut-être dans le rôle joué par ce désir intense, répété et revendiqué d’être père chez ces jeunes de la rue. D’une part, il paraît recouvrir l’espoir d’une vie meilleure et d’une réparation d’un passé douloureux et chaotique, par la possibilité d’un ''après-coup'' salutaire permettant de reconfigurer ce qui se borne à demeurer intact. D’autre part, toutefois, sa réalisation entraîne le danger d’un déséquilibre, voire d’une crise au sein de cet espace de Soi. […] Le parcours de rue et le désir d’être père des jeunes rencontrés [apparaissent] dès lors […] comme des tentatives ultimes de redessiner ce Soi afin qu’il devienne potentiellement habitable.» (p. 219-220)