Le mystère du viol en Grèce : quand l’absence de mot corrobore l’absence de fait?

Le mystère du viol en Grèce : quand l’absence de mot corrobore l’absence de fait?

Le mystère du viol en Grèce : quand l’absence de mot corrobore l’absence de fait?

Le mystère du viol en Grèce : quand l’absence de mot corrobore l’absence de fait?s

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Référence bibliographique [19031]

April, Féliciée Aziza. 2017. «Le mystère du viol en Grèce : quand l’absence de mot corrobore l’absence de fait?». Mémoire de maîtrise, Montréal, Université du Québec à Montréal, Département d’histoire.

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Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
«Dans ce mémoire, nous désirons examiner les relations sexuelles jugées illégitimes ou illicites, le viol et l’adultère, chez les Grecs de l’époque classique (Ve et IVe siècles).» (p. ix)

Questions/Hypothèses :
«Nous pouvons commencer par nous demander ce qu’est un viol? Selon sa définition française, il s’agit d’un ''acte de pénétration sexuelle commis sur autrui par violence, contrainte, menace ou surprise, pénalement répréhensible''. Partant du concept actuel de cette agression, considérée comme un crime, nous voulions interroger la culture grecque pour voir comment les Grecs anciens exprimaient et jugeaient le viol subi par les femmes. Bon nombre de questions pouvaient alors être posées. D’abord, le viol existait-il linguistiquement et juridiquement? Y avait-il un mot ou une expression pour le dire? Est-ce que les Grecs anciens exprimaient et jugeaient le viol de la même façon si le violeur était un citoyen ou un étranger à la cité, si la victime était mariée ou non, citoyenne, esclave ou étrangère?» (p. 1-2)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
L’auteure utilise plusieurs textes datant de la Grèce antique.

Type de traitement des données :
Analyse de contenu
Réflexion critique

3. Résumé


«Pour les Grecs, l’honneur familial, qui passait aussi par la chasteté des femmes, devait toujours être protégé. Ainsi, ils préféraient séparer les hommes et les femmes, spécialement dans les soupers où il y avait de l’alcool. Non seulement il valait mieux les garder éloignées des étrangers, mais il leur fallait aussi garder à l’esprit qu’ils ne pouvaient pas faire confiance aux femmes. […] La moicheia [adultère] impliquait une perte de l’influence qu’avait le mari sur sa jeune épouse ou le père sur sa fille, mais aussi une incertitude quant à la paternité des enfants. […] L’importance des enfants légitimes résidait donc dans la transmission de cette citoyenneté. De plus, l’adultère à la suite d’une séduction éloignait la femme de son mari, ses pensées allant vers un autre, au contraire du ''viol'', qui se faisant par la force, était censé ne pas corrompre ''l’amour'' de la femme pour son mari.» (p. 79-80) «[O]n peut comprendre que le véritable problème était que le moichos volait l’affection qu’une femme devait habituellement réserver à son mari et ce dernier perdait l’autorité sur sa propre maison; et cela sans parler de l’incertitude face à la paternité des enfants. On peut ainsi comprendre pourquoi les hommes surveillaient autant les pratiques sexuelles des femmes dont ils étaient les kyrioi.» (p. 81)