Intentions : «[C]e mémoire étudie les transformations que connaît la société Cherokee sous l’impulsion de ces forces au cours du ‘long XVIIIe siècle’ qui débute avec l’intensification des contacts avec les colons anglais vers 1700 et qui se termine avec la déportation des Cherokees vers l’Indian Territory, dans l’actuel Oklahoma, à la fin des années 1830. Son regard porte principalement [sur] la centralisation des institutions politiques, la transformation des règles qui définissent l’appartenance à la nation, et l’évolution des rôles des genres dans la famille et dans l’économie pendant la période entre la signature du traité de paix de 1794 et l’adoption par les Cherokees d’une Constitution fortement inspirée de celle des États-Unis, en 1827.» (p. i)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : Données documentaires diverses
Type de traitement des données : Analyse de contenu Réflexion critique
3. Résumé
«Le remplacement de la famille matrilinéaire étendue par la famille nucléaire, à la fois cause et conséquence de l’affaiblissement du rôle des clans dans la société Cherokee, change les rôles des hommes et des femmes. Le père, dont l’identité était sans conséquence dans la société clanique, devient un véritable parent qui occupe un rôle actif dans la vie de ses enfants et qui acquiert le désir de leur transmettre ses biens (de plus en plus considérables avec le développement de la propriété privée) en héritage. Les réseaux féminins, très puissants à l’époque clanique, se disloquent et les femmes perdent de leur influence dans la vie publique. Par contre, en matière économique, tant les hommes que les femmes s’adaptent aux nouvelles réalités en adoptant des comportements qui […] ne transforment pas les rôles traditionnels de manière fondamentale. Les hommes remplacent la chasse et la guerre, dorénavant hors de portée, par des activités qu’ils considèrent moralement équivalentes comme l’élevage et le vol de chevaux; quand ils se résignent à cultiver la terre, c’est en adoptant des techniques nouvelles qui leur permettent de considérer qu’ils n’ont pas adopté un comportement traditionnellement féminin. Quant aux femmes, si elles adoptent les technologies des Blancs comme le rouet et le métier à tisser, c’est pour mieux accomplir des tâches qui étaient déjà les leurs.» (p. 84)