1. Objectifs

Intentions :
«Cette thèse porte sur la production de l’habitation des quartiers informels et sur sa participation dans le processus d’autonomisation des femmes sénégalaises. Elle documente les acteurs, normes et pratiques impliqués dans la construction résidentielle […] en périphérie de Dakar.» (p. iii)

Questions/Hypothèses :
«Dans ce contexte, cette thèse sera développée autour des questions de recherche suivantes: 1)Quels sont les moyens déployés par les femmes propriétaires de Pikine pour produire leur habitation, incluant la mobilisation des ressources nécessaires, la conception, et la construction de la maison? 2)Comment ces moyens s’inscrivent-ils dans les normes socioculturelles, spatiales et institutionnelles en place? 3)Quelles sont les conséquences sociales et spatiales des processus de production résidentielle mis en œuvre, à l’échelle des ménages, des quartiers et de la ville? 4)Dans quelles circonstances ce processus peut-il contribuer à la transformation des rapports de genre dans la vie quotidienne des femmes propriétaires, ainsi qu’à leur autonomisation?» (p. 18-19)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
L’échantillon est composé de 30 femmes propriétaires de quatre quartiers situés en périphérie de Dakar dont 17 font l’objet d’études de cas plus approfondies.

Instruments :
Guide d’entretien semi-directif

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé

«La thèse montre que les femmes doivent s’appuyer sur divers réseaux pour mobiliser les ressources pour construire, tout en s’assurant de sécuriser celles-ci pour protéger, à long terme, les possibilités qu’elles ont créées pour elle-même et leur famille et, par le fait même, négocier ou transformer les normes sociales qui les désavantagent. Dans ce processus, l’espace résidentiel devient pour les propriétaires un médium des rapports aux autres et peut contribuer au maintien ou à la perte de cet équilibre entre l’accès à de nouvelles ressources et la sécurisation des acquis.» (p. iii) «Dans ce contexte, la construction résidentielle prend de nouvelles formes et s’inscrit dans des directions qui semblent contradictoires. Si, d’un côté, elle vise à supporter le groupe familial et les activités à caractère social, de l’autre, on observe de nombreuses interventions qui répondent au besoin de ‘se tenir suffisamment à distance’ des autres. […] Celles qui ont laissé aux membres de leur famille le soin de diriger la densification de la maison et la priorisation des éléments à construire ont peu d’ouverture pour y développer leurs propres projets, les espaces potentiels étant déjà appropriés. L’important n’est donc pas seulement de construire, mais de pouvoir participer activement à la planification et à la conception des espaces à bâtir.» (p. 202)