1. Objectifs

Intentions :
«Cette étude sur les enfants de la rue, à Port-au-Prince vise, entre autres, non seulement à comprendre les raisons qui justifient leur présence dans les rues, mais également à obtenir une meilleure connaissance des relations qui les lient avec l’univers familial dont ils se sont séparés. […] L’objectif de cette recherche est d’identifier le lien social existant entre les enfants de la rue et leurs parents; lien associé aux facteurs économique, social, parental, et aux politiques publiques.» (p. iii)

Questions/Hypothèses :
L’auteur pose une question, une hypothèse principale et une hypothèse secondaire. «Hypothèse principale: La faiblesse des institutions et l’instabilité sociopolitique du pays contribuent à accentuer la paupérisation des familles et à la prolifération des enfants de la rue. Hypothèse secondaire: Une corrélation entre les faibles moyens économiques d’une majorité des ménages haïtiens, l’absence de prise en charge des enfants et la faiblesse de l’État s’observe aux mauvais traitements infligés aux enfants au sein de leurs familles et à une carence socio-affective de ces dernières comme causes de la présence de ces gamins et gamines dans les rues.» (p. 66) «[L]a question de recherche est ainsi formulée: la faiblesse et la déliquescence de l’État expliquent-elles la présence des enfants dans les rues de Port-au-Prince?» (p. 67)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
L’échantillon est composé de 25 participants dont 15 garçons et 10 filles, ainsi que de 30 participants à des groupes de discussion. Tous devaient être âgés entre 8 et 14 ans et vivre dans les rues de Port-au-Prince. Les participants ont été rencontrés individuellement et en groupe.

Instruments :
Guides d’entretien semi-directif

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé

«En Haïti, comme dans de nombreux pays en développement, on assiste à la présence des enfants et des jeunes qui élisent domiciles dans les rues. Ils viennent des milieux défavorisés et sont victimes des actes de violence corporelle, psychologique et langagière, soit dans leur propre famille, soit dans des familles d’accueil et en domesticité.» (p. iii) «Tous les résultats obtenus ont confirmé que les enfants de l’échantillon choisi […] viennent des parents pauvres […].» (p. 289) «De plus, les données recueillies ont montré que les services éducatifs et les soins de santé primaires ne sont pas accessibles aux enfants pour diverses raisons: discriminations de la part du personnel médical de base, parce que pauvres, analphabètes et de couleur noire. La maltraitance et la gestion de ce contingent marginal, y compris les abus au sein de leurs familles, décrits par les enfants eux-mêmes, sont des facteurs poussant ces derniers dans la rue. Tels qu’expliqué par presque tous les enfants [...] la faim, la violence psychologique et langagière, besoin d’estime de soi, contribuent à les éloigner de leur univers familial.» (p. 290)