1. Objectifs

Intentions :
«Cet article interroge les pratiques actuelles de nomination à la naissance dans une problématique de sécularisation des institutions, d’éclatement et de redéfinition des rituels ainsi que d’individualisation de la construction du couple et de la famille.» (p. 114)

Questions/Hypothèses :
L’étude vise à répondre aux questionnements suivants: «[l]e don du prénom, réservé aux parents par la loi, appelle-t-il aussi des liens avec des réalités symboliques qu’il reste à déchiffrer? La possibilité légale de transmettre les noms du père et/ou de la mère à l’enfant introduit-elle des changements dans les usages de la prénomination? De façon plus globale, quelle place occupe aujourd’hui la nomination dans l’ensemble des rites entourant la naissance?» (p. 114)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
L’étude est basée sur la participation de 25 parents vivant au Québec.

Instruments :
Guide d’entretien

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé

«En abordant la nomination comme un rite de la naissance, il nous est vite apparu que ce phénomène, influencé par les nouvelles manières de former un couple et une famille ainsi que par les changements juridiques et la sécularisation, entretenait toujours des liens avec les anciens modèles et rites de la nomination. Sans nier l’ampleur des transformations qui tendent vers l’éclipse des rituels religieux et leur subjectivation pour une partie des couples, c’est dans la transformation des trajectoires conjugales et l’individualisation des parcours de vie qu’il faut situer l’accent mis aujourd’hui sur les pratiques et usages entourant l’octroi du nom et du prénom difficiles à séparer l’un de l’autre, puisque les parents les réunissent dans leurs choix et négociations. Suivant un scénario inscrit dans le temps de la grossesse et de la naissance, ils nous apparaissent non seulement comme un rite de passages où l’enfant en étant nommé accède à l’existence sociale mais aussi comme un des moments pivots de la construction du couple qui devient parent. Dans le cadre des nouvelles législations, le choix du nom de famille s’ajoute désormais à celui du pré- nom pour mobiliser un travail symbolique des futurs parents sur la nomination de cet enfant dont la grossesse est le théâtre mobile avec sa marge, ses rythmes évolutifs et son terme.» (p. 124)