Référence bibliographique [17234]
Vatz Laaroussi, Michèle, Combes, Élodie et Koné, Magninin. 2015. «Les adolescents immigrants en classe d’accueil : les liens, l’identité et l’avenir». Dans Les rapports intergénérationnels dans la migration : de la transmission au changement social , sous la dir. de Michèle Vatz Laaroussi, p. 87-99. Québec: Presses de l’Université du Québec.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
«Notre recherche-action auprès des jeunes élèves immigrants en classe d’accueil avait pour objectif de faire entrer et d’exprimer [l’] histoire-mémoire familiale de migration, le projet a permis d’utiliser l’histoire familiale liée à la mémoire familiale à la fois comme contenu et comme contenant des dimensions de la résilience développée par les jeunes et leur famille. Ce chapitre vise à mieux connaître cette génération de jeunes immigrants et réfugiés en saisissant comment les jeunes s’approprient et se construisent une histoire familiale à travers le livre qu’on leur propose d’écrire.» (p. 88)
Questions/Hypothèses :
«Quels sont les thèmes abordés dans ces livres et comment? Quels rapports à la migration, à la famille et à leur parcours expriment-ils par l’écrit? Que nous disent-ils sur leurs liens intergénérationnels? Et finalement comment se déploie leur construction identitaire dans ce travail d’écriture réflexive?» (p. 88-89)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
Les auteures utilisent les données d’une des trois recherches à la base de cet ouvrage collectif. Il s’agit des données issues de la recherche-action sur l’écriture d’un livre sur l’histoire familiale. Cette étude repose sur des entretiens avec trente enseignants, trente-deux parents et trente-deux enfants. De plus, trois responsables d’organisme communautaire ont été interviewés. Des groupes de discussions ont aussi été réalisés avec les différents participants. «Ce texte repose à la fois sur notre analyse des entrevues menées avec les jeunes en cours de projet, mais aussi directement sur leurs écrits dans leurs journaux d’histoire familiale. Pour ce faire, une vingtaine de journaux écrits par les jeunes ont été utilisés.» (p. 89)
Instruments :
Guide d’entretien semi-directif
Type de traitement des données :
Analyse de contenu
3. Résumé
«Finalement par ce livre, sa construction et son contenu, on perçoit des jeunes [qui] sont en construction identitaire. […] D’une part, dans le contenu de leur livre, les jeunes s’ouvrent sur l’avenir, exposent leurs rêves et leurs projets d’intégration à leur nouvelle société tout en les reliant à leur passé, à leur pays d’origine ou à leur famille. […] D’autre part, ils développent une vision d’eux-mêmes, de leurs qualités, de leurs forces et de leur singularité [...]. [De plus,] ils situent le livre comme un objet transitoire […]. Ce livre qu’ils construisent sur leur passé et leur présent, ils veulent le garder, le continuer, le transmettre à leurs enfants, et c’est le cas également pour les garçons qui percevaient l’écriture de journaux intimes comme une activité féminine à laquelle ils ne s’identifiaient pas avant le projet. […] Finalement, parler de la construction identitaire de ces adolescents qui sont aussi très proches des jeunes Québécois de leur âge, c’est aborder quelques-unes des compétences et forces qu’ils développent dans l’immigration et que le processus de rédaction du livre de leur histoire familiale vient renforcer. Il en est ainsi de la fierté d’être qui on est et d’être notamment une personne bilingue ou plurilingue, du sentiment de continuité individuelle et familiale, de la solidarité intergénérationnelle, d’une forme de maturité, des savoirs d’expérience acquis et transmis, de la volonté et de la persévérance, de l’adaptabilité et de la débrouillardise.» (p. 97-98)