1. Objectifs

Intentions :
Dans ce chapitre, l’auteure se penche sur le parcours des réfugiées de troisième génération. «Il s’agit de comprendre comment elles construisent leur identité et leurs projets personnels au sein de la dynamique et l’histoire familiale traversées par l’expérience de migration forcée, de l’héritage de cultures d’origine, de la découverte et de l’adaptation à une nouvelle société; en somme, comment elles relèvent les défis de l’individuation qui fera d’elles des personnes uniques tout en étant liées à des personnes qui leur sont significatives.» (p. 72)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
L’auteure utilise les données d’une des trois recherches à la base de cet ouvrage collectif. Il s’agit de l’étude portant sur les transmissions et les échanges entre trois générations de femmes réfugiées au Québec. Il est composé de vingt-cinq trios de filles, mères et grand-mères réfugiées. L’auteure souligne toutefois qu’elle analyse seulement les entretiens des «jeunes femmes de troisième génération qui ont participé à la recherche [...]. » (p. 74)

Instruments :
Guide d’entretien semi-directif

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé

Selon l’auteure, «[l]e processus d’individuation, cette capacité de choisir, de distinguer ce qui est bon et moins bon pour soi-même, est au cœur de l’adaptation à un nouveau contexte et la poursuite de la réalisation de soi. Les productions et les transmissions intergénérationnelles de nouveaux savoirs et pratiques constituent autant d’interactions et de stratégies pour se sentir bien et être soi avec les autres.» (p. 83) «L’analyse des entrevues conduit à repenser la notion de valeur et à recadrer différemment la transmission des valeurs traditionnelles, l’appropriation de nouvelles valeurs ou mieux encore la reconfiguration des valeurs. On peut distinguer entre valeurs humaines ontologiques, valeurs culturelles particulières et valeurs pragmatiques, puis essayer de comprendre comment se font les articulations entre elles selon le fil du temps et les contextes.» (p. 80). «[E]n ce qui concerne la valeur famille, un contexte culturel et social peut mettre en relation les liens affectifs, une nécessaire proximité, une hiérarchisation forte entre parents et enfants se traduisant par une autorité parentale alliée à un devoir de piété filiale, une hiérarchisation aussi et une répartition des rôles bien établie entre les époux alors qu’un autre contexte présentera une autre configuration conjuguant les liens affectifs avec un éloignement spatial, une apparence presque absence de hiérarchisation entre parents et enfants ainsi qu’entre époux, le respect de l’autonomie des membres du groupe familial.» (p. 82)