Référence bibliographique [155]
Ménard, Sophie. 2011. «''Les guenilles humaines'', ou, Les aveux du corps: poétique de la révélation psychophysiologique dans l’œuvre d’Émile Zola». Thèse de doctorat, Montréal et Paris, Université du Québec à Montréal, Département d’études littéraire et Université Paris-Ouest/Nanterre la Défense, Département de langue et de littérature françaises.
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Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
«Cette thèse entreprend de lire l’œuvre d’Émile Zola au regard d’une poétique de la révélation psychophysiologique. […] Cette étude s’intéresse donc aux mises en scène des discours de vérité et des ‘paradigmes indiciaires’ (Ginzburg) du corps dans l’œuvre zolienne à la lumière des rituels d’aveux élaborés par la psychiatrie et la religion durant le XIXe siècle.» (p. viii)
Questions/Hypothèses :
«Nous faisons l’hypothèse que la nature de l’aveu dans le roman zolien a ceci de particulier qu’il ne conduit pas à une absolution ni à une résolution, bien au contraire. C’est que le corps est déjà aveu -en ce sens qu’il dévoile, qu’il suggère, qu’il dit la tare héréditaire, les fêlures et les déraisons -ainsi, est-il avant tout, chez Zola, un corps de langage.» (p. 22)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
L’auteure utilise un corpus des œuvres littéraires d’Émile Zola. De plus, elle utilise des ouvrages de médecines, des ouvrages religieux et anticléricaux ainsi que d’autres textes littéraires du XIXe siècle.
Type de traitement des données :
Réflexion critique
3. Résumé
«L’enjeu de cette thèse est de développer un raisonnement sur le fonctionnement, dans l’œuvre d’Émile Zola, de la révélation d’une vérité intime du sujet, qui s’articule sur un outillage mental et des techniques scientifiques contemporains à l’écrivain afin de questionner son projet littéraire fondé sur un ‘tout-dire’. Construit sur l’histoire des savoirs et des idées (la psychiatrie, la médecine clinique, les institutions religieuse et judiciaire), et sous l’angle de la ‘sémiologie historique’ (Courtine), qui étudie, d’un point de vue médical, les signes de l’expressivité corporelle, ce travail de recherche compare, dans un premier temps, les rites religieux et psychiatriques dans la thérapeutique des consciences (confession, traitement moral, hypnose) pour saisir leur réappropriation et leur investissement romanesques dans l’œuvre zolienne. L’analyse des ‘cures’ psychologiques rêvant une discipline des sens qui ordonne la sexualité féminine montre qu’elles conduisent dans le récit naturaliste à une débauche de l’âme plutôt qu’à un redressage du corps. Cette étude commente ensuite les techniques de mesure morphologique qui explorent l’intériorité et la subjectivité des individus déviants. […] Zola fonde une anthropologie de la non-conscience dans laquelle les pulsions et les appétits prennent le pas sur le vouloir des personnages. Finalement, l’analyse de l’intégration du modèle de la confession dans la critique médico-littéraire de l’œuvre artistique dévoile que l’aveu se transforme, dans le document clinique, en récit de cas (ou vice-versa) et que le style fait signe au regard de la révélation qu’il apporte sur la personnalité de l’auteur.» (p. viii-ix) À noter que les thèmes de la famille et du couple sont abondamment abordés dans cette thèse.