1. Objectifs

Intentions :
« Les objectifs : 1) traduire en français et évaluer les propriétés métriques de quatre instruments visant à mesurer les concepts clés du MTC [modèle d’intervention transthéorique du changement] auprès d’hommes ayant des comportements violents. 2) Tester une série d’hypothèses concernant la validité du MTC pour décrire le processus de changement des conjoints ayant des comportements violents. 3) Vérifier l’utilité des variables du MTC pour prédire l’abandon et la persévérance dans les programmes d’aide. » (p. 1)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
« Deux collectes de données quantitatives ont été réalisées dans le cadre de ce projet. La première s’est déroulée de décembre 2001 à septembre 2002 dans huit organismes québécois œuvrant auprès de conjoints ayant des comportements violents. Au cours de cette période, 287 participants à des groupes de thérapie ont répondu à un questionnaire. Les données de 255 répondants ont été conservées pour l’analyse. Une deuxième collecte visait des hommes ayant sollicité les services d’aide chez cinq organismes. De janvier 2003 à janvier 2004, 578 hommes y ont demandé des services d’aide. Parmi eux, 324 ont répondu au questionnaire auto-administré qui leur a été remis et 302 questionnaires complets ont été conservés pour les analyses. Les organismes ont ensuite fourni les données relatives à la
persévérance de ces hommes dans les programmes d’aide. » (p. 1)

Instruments:
- version française de l’URICA-DV2 (University of Rhode Island Change Assessment scale – Domestic Violence)
- l’échelle de balance décisionnelle
- l’échelle des tentations
- questionnaire sur les stratégies de changement

Type de traitement des données :
Analyse statistique

3. Résumé

Ce document fait la synthèse d’une recherche intitulée Application du modèle transthéorique du changement à une population de conjoints aux comportements violents et menée par Gilles Rondeau, Jocelyn Lindsay, Serge Brochu et Normand Brodeur en 2006. « Bien que les écrits scientifiques présentent le MTC comme un modèle robuste, bien appuyé sur des données probantes, l’étude réalisée invite à y jeter un regard critique, du moins pour ce qui est de son application à l’intervention auprès des conjoints aux comportements violents. Les résultats mitigés ne constituent toutefois pas une raison suffisante pour justifier sa mise au rancart. La recherche sur l’application du modèle dans cette problématique étant encore récente, on ne pourra en tirer un bilan fiable que plus tard. D’autres efforts devraient d’ici là être consacrés au raffinement des stratégies employées pour mesurer les principaux concepts du modèle. Il est particulièrement important à cet égard de distinguer les réponses authentiques de celles qui ne le sont pas, notamment en comparant les données auto-administrées à celles obtenues auprès de tiers. Une réflexion autour du concept des stades de changement est aussi à l’ordre du jour. À la lumière des résultats de l’étude, le processus de changement des conjoints aux comportements violents apparaît comme une réalité complexe qu’il est difficile de décrire adéquatement en seulement cinq catégories ou stades. La disposition au changement pourrait être pensée comme un continuum plutôt que comme une série d’étapes distinctes. » (p. 2)