Langue et identité dans le Québec du XIXe siècle : une écriture triangulaire

Langue et identité dans le Québec du XIXe siècle : une écriture triangulaire

Langue et identité dans le Québec du XIXe siècle : une écriture triangulaire

Langue et identité dans le Québec du XIXe siècle : une écriture triangulaires

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Référence bibliographique [12997]

Martineau, France et Avard, Annie. 2006. «Langue et identité dans le Québec du XIXe siècle : une écriture triangulaire». Dans Envoyer et recevoir : Lettres et correspondances dans les diasporas francophones , sous la dir. de Yves Frenette, Willis, John et Martel, Marcel, p. 123-142. Québec: Presses de l’Université Laval.

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
«Suivant un mouvement migratoire qui mène plusieurs Canadiens français vers les centres miniers des États-Unis à la fin du XIXe siècle, [Onésime Labrecque père] quittera Montréal et les siens en quête d’une meilleure situation financière vers les mines du Colorado […]. Durant son périple […] il écrit régulièrement à ses proches […]. Nous situerons d’abord ces lettres dans leur contexte économique et social d’écriture. Puis nous examinerons les traits discursifs qui marquent ce triangle épistolaire dans un contexte où l’intelligentsia canadienne-française tient un discours de survivance face à l’exode vers ces États-Unis protestantes et anglophones.» (p. 124)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
Les auteures analysent des sources premières. Il s’agit de «44 lettres écrites entre avril 1880 et novembre 1880 par trois membres d’une même famille ouvrière de Montréal: Onésime Labrecque père (16 lettres), Léocadie Beaumont, l’épouse d’Onésime père (8 lettres) et Onésime Labrecque fils (âgé de 20ans) ( 20 lettres).» (p. 123)

Type de traitement des données :
Analyse de contenu
Réflexion critique

3. Résumé


«L’interaction entre le discours privé et le discours public nous permet de mieux saisir comment se construisent certains aspects de l’identité collective et de nuancer l’analyse sociolinguistique. Ainsi, à l’intérieur d’une même famille ouvrière, la perméabilité au discours de l’élite à travers les journaux est un facteur à retenir dans le positionnement identitaire linguistique […]. Même si les discours sur la survie de la langue française et les dangers de l’anglicisation ne sont pas repris dans le discours privé de nos scripteurs, les campagnes d’alphabétisation et l’extension de l’enseignement à une plus large population durant le XIXe siècle semblent avoir eu un effet sur l’importance accordée à la norme orthographique comme outil de prestige sociale.» (p. 138) Les auteures consacrent une partie de leur étude à l’importance de la survie familiale afin d’expliquer l’exode des Canadiens français. En effet, «[l]e départ vers les mines est une décision familiale qui implique non seulement les membres de la famille proche, mais aussi ceux de la parenté (oncle, neveu, tante, etc.). On part […] pour gagner de l’argent qui servira à payer des dettes et à améliorer les conditions de vie de la famille. Il faut donc prévoir une structure familiale apte à prendre soin des membres qui restent au Québec.» (p.127-128) Bref, pour les auteures, «[d]ans la migration des Canadiens français vers les États-Unis, les réseaux familiaux et d’entraide ont été d’une importance cruciale.» (p. 126)