Référence bibliographique [12347]
Côté, Dominique. 2007. «La santé et le temps de travail chez les couples en situation de concilitation famille-travail». Mémoire de maîtrise, Montréal, Université du Québec à Montréal, Département de sociologie.
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Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
«Cette recherche vise à apporter un éclairage quantitatif sur la réalité québécoise actuelle de la conciliation famille-travail, tant la réalité des mères que celle des pères, en étudiant l’impact possible du manque de temps sur la santé et le bien-être des parents.» (p. 19)
Questions/Hypothèses :
«Nous formulons l’hypothèse qu’une inadéquation existe entre les règles qui prévalent sur le marché de l’emploi et ce que peuvent parfois fournir les parents comme travailleurs et que si la situation de conciliation famille-travail, lorsque les deux parents travaillent à temps plein ou plus, n’est pas compensée par des «facteurs facilitants», comme des revenus élevés, un grand soutien social ou une large autonomie dans le milieu de travail (Sreit et Tanguay, 1993; Carrier et Roskies, 1993; Romito, 1994; Tessier et al., 1992), il peut s’ensuivre des impacts négatifs, comme des problèmes de santé physique ou mentale pour les parents. Incidemment, Romito (1994) rapporte que le travail à temps plein des mères est associé à de hauts taux de maladie, alors que les emplois à temps partiel ont des effets bénéfiques: si le fait de passer du temps plein au temps partiel inverse la nature de l’effet, on peut penser que les difficultés inhérentes à la conciliation relèvent beaucoup d’une surcharge de tâches par rapport au temps alloué les effectuer.» (p. 19)
«[L]es questions de recherche sont les suivantes:
1) La santé physique et la santé mentale des couples de parents varient-elles en fonction du nombre d’heures de travail qu’effectuent l’un ou l’autre des parents et si oui, dans quels sens ces variations se font-elles?
2) Lorsqu’on contrôle certaines variables qui peuvent être associées à des facteurs de difficulté pour concilier famille et travail, le nombre d’heures de travail fait-il une différence sur la santé des parents?» (p. 21)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
«Les données utilisées proviennent de l’Enquête sociale et de santé 1998 de l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) (2001 a). Cette enquête porte sur la santé et le bien-être des Québécois et recense de nombreuses données pertinentes à la problématique de la conciliation famille-travail et ses liens avec la santé, tout en présentant l’avantage de fournir ces données au sujet d’un très grand nombre d’individus.» (p. 22)
Instruments :
Questionnaire
Type de traitement des données :
Analyse statistique
3. Résumé
«De façon globale, plus les femmes font d’heures de travail, plus elles sont associées à un indice de détresse élevée; par contre, c’est l’inverse pour les hommes. Ce rapport pourrait être le reflet de normes sociales quant à un partage sexué du temps de travail rémunéré au sein d’un couple, normes qui seraient héritées de l’époque où la majorité des mères tenaient maison. De plus, cette inversion du rapport vaut aussi pour les heures de travail effectuées par le conjoint ou la conjointe: la santé du père est bonne lorsque le temps de travail de la mère est nul, mais par contre, sa santé est moins bonne lorsque la mère fait du temps supplémentaire, alors que la santé de la mère est bonne quand le père fait du temps supplémentaire et elle est parfois mauvaise lorsque le père travaille peu ou pas. [Les résultats] suggèrent que le temps disponible (non travaillé) au sein d’un couple, surtout celui de la mère, peut être corrélé positivement avec la santé des deux parents et que des mesures de réduction et d’aménagement du temps de travail pourraient minimiser les effets néfastes de la conciliation famille-travail sur les parents.» (p. v-vi)