Intentions : «Nos travaux sur les pratiques des infirmières et des auxiliaires familiales mettent en évidence l’engagement des femmes dans des activités de soins et services qui sont loin d’être les plus valorisées. Nous reprendrons ici les résultats de l’étude concernant les auxiliaires familiales et sociales de Montréal exerçant en maintien à domicile soit au compte du service public (par le biais des CLSC [centre local de services communautaires]) soit à celui du secteur marchand (par le biais des agences privées).» (p. 76)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : «Au total, nous avons observé 32 intervenantes dans 172 situations d’interactions avec un(e) client(e), deux journées complètes dans deux centres de jour et 67 situations d’interactions entre ces intervenantes et d’autres partenaires professionnels (interactions en face à face et en groupe).» À cela s’ajoute la participation de 181 travailleuses qui ont répondu à un questionnaire.
Instruments : Questionnaire
Type de traitement des données : Analyse de contenu Analyse statistique
3. Résumé
«Les femmes, dit-on, sont directement concernées par la réforme du système de santé. Elles en payent le tribut à divers titres, d’abord parce que ce sont surtout elles qui assument le fameux rôle ‘d’aidant naturel’, ensuite parce qu’elles sont largement majoritaires dans les groupes professionnels qui sont directement impliqués dans la réorganisation des services de santé. […] Certes, elles n’en ont pas toujours la gloire, la reconnaissance d’un savoir, la visibilité ni même la marge pour négocier la valeur de leurs compétences, mais de la sphère privée à la sphère publique, de la maisonnée à l’univers hospitalier, ce sont bien à leurs soins que l’on confie l’enfant, le vieillard et l’infirme.» (p. 52) «Alors que les contraintes physiques de leur métier, la charge émotionnelle sont fortes, qu’une grande part des compétences qu’elles déploient est maintenue dans l’invisible […] et que leur exercice est toujours l’objet d’une faible considération sociale, ces intervenantes en font souvent plus qu’il ne leur est demandé, déclarent aimer leur travail, ont un sentiment fort de réalisation de soi. Ces résultats ne sont compréhensibles que si nous les considérons sous l’angle de l’engagement et du don de soi.» (p. 76)