Melançon, Marcel J. 1983. «L’aspect paternité». Dans L’insémination artificielle thérapeutique , sous la dir. de Marcel J. Melançon, p. 173-195. Québec: Les Presses de l’Université Laval.
Intentions : «Une forme inédite de paternité vient de faire son apparition dans nos sociétés occidentales. Un mari infertile peut maintenant appeler un enfant à l’existence: il en sera le père sans toutefois en être le géniteur, grâce à l’insémination thérapeutique où le gynécologue peut féconder une femme avec la semence d’un donneur totalement inconnu. […] La réflexion qui suit porte sur cette nouvelle forme de paternité.» (p. 163)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : Données documentaires diverses
Type de traitement des données : Réflexion critique
3. Résumé
«La forme inédite de paternité rendue possible par l’insémination thérapeutique ne peut se comprendre que si on établit une distinction entre être ‘père’ et être ‘géniteur’. On sait déjà la progression quasi géométrique des sciences et des technologies qui a instauré plus de changements socio-culturels en quatre décades qu’en quatre millénaires. Mais c’est l’insertion de cette biotechnologie dans le secteur de la reproduction humaine qui oblige à repenser les concepts de paternité et de maternité et à faire cette distinction.» (p. 171-172) L’auteur mentionne que «[e]st père celui qui prend un enfant dans son affection pour l’amener à l’autonomie de l’adulte, avec le maximum d’épanouissement possible. […] Cela transcende (sans les exclure ou les nier pour autant) les rapports biologiques établis entre deux individus par la procréation, pour situer la paternité spécifiquement humaine dans l’ordre des relations interpersonnelles.» (p. 176) «Toute paternité est une importante responsabilité qui doit faire l’objet d’une décision réfléchie. Il en est ainsi et davantage encore pour la paternité par voie d’insémination. Les conditions de cette prise de décision gravitent autour de deux grands axes: l’équilibre émotionnel et la stabilité maritale.» (p. 191) L’auteur conclut en affirmant que «la paternité par adoption de gènes mérite son droit de cité dans nos sociétés.» (p. 195)