Transformations des significations du loisir au Québec

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Référence bibliographique [11863]

Pronovost, Gilles. 2012. «Transformations des significations du loisir au Québec ». Recherches Sociographiques, vol. 53, no 3, p. 621-643.

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Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
«[C]e texte retrace l’évolution du discours populaire sur le loisir en mettant tout particulièrement l’accent sur les transformations du vocabulaire utilisé et sur les changements dans l’univers des activités de référence.» (p. 621)

Questions/Hypothèses :
«[J]’avance quatre hypothèses quant à l’évolution de l’univers des significations et des activités reliées au loisir:
- L’univers des significations et des valeurs du loisir s’est considérablement élargi. Il reste à déterminer si des significations autrefois centrales sont devenues marginales, et si des significations autrefois périphériques ont acquis plus d’ampleur; par exemple les significations relatives à la santé ou l’éducation ont probablement pris plus d’importance, et celles posant le loisir comme simple ‘passe-temps’ ont probablement pris une connotation plus négative;
- L’univers du loisir, pour inclure de plus en plus d’activités, s’est à son tour élargi considérablement. Il reste ici à déterminer si des champs d’activités ont vu leur visibilité s’accroître, et si d’autres ont connu un certain déclin; qu’en est-il par exemple de l’attention accordée aux arts et à la culture, au sport et au plein air et dans les activités quotidiennes et dans leur signification sociale?;
- Le loisir a pris de plus en plus le caractère d’une norme, au sens où il est devenu indiscutable, sinon obligatoire. Élément d’équilibre entre le travail, les études et la famille, il est devenu de plus en plus inconcevable que, dans des proportions variables, chacun ne puisse pas jouir d’un minimum de loisir; le loisir fait maintenant partie des grandes valeurs sociales;
- La montée des valeurs d’individualité, l’affirmation croissante du ‘moi’, l’attention donnée au respect des libertés individuelles et le déclin des contrôles institutionnels, ont conduit à envisager le loisir de plus en plus dans ses connotations d’épanouissement personnel et de bien-être.» (p. 622-623)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
L’auteur utilise les études qualitatives qu’il a effectuées durant les quatre dernières décennies.

Type de traitement des données :
Réflexion critique

3. Résumé


«Selon Giddens (1990, 1991), le soi est défini comme un projet réflexif dont chacun a la seule responsabilité. […] Cette réflexivité du soi est continue. L’adolescent, le collégien, le jeune parent, le nouveau retraité n’ont de cesse de raconter leur propre histoire pour donner un sens à son déroulement.» (p. 641-642) «Le soi prend aussi la forme d’une trajectoire entre le passé, le présent et le futur anticipé. […] À l’adolescence, une certaine centration sur le temps présent est évidente, au point que la narration prend appui sur le présent pour parfois oublier certains traits de l’enfance. […] Au mi-temps de la vie, la coexistence de deux générations, parents et enfants, les ambitions scolaires très fortes des parents à l’égard de leurs enfants, font en sorte que le parcours personnel est infléchi au profit d’une dynamique de socialisation de ses propres enfants, d’une très grande attention aux intérêts de ceux-ci pour que, progressivement l’enfant devienne lui-même; le discours du respect de l’enfant, de la préservation de sa liberté et de son authenticité est très fort, se heurte parfois aux nécessaires contraintes de l’éducation; ici la construction autonarrative s’exerce moins à l’égard de soi-même qu’à l’égard de celle de ses enfants.» (p. 643)