1. Objectifs

Intentions :
«Cet article propose une lecture bourdieusienne de deux sources historiques particulières, soit les guides moraux et les manuels de politesse. Cela en vue d’apporter un éclairage particulier sur l’expérience historique de l’argent au Québec durant la première moitié du 20e siècle.» (p. 85)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
L’étude est basée sur l’analyse de différents guides moraux et manuels de politesse québécois de la première moitié du XXe siècle.

Type de traitement des données :
Réflexion critique

3. Résumé

Pour les auteurs, ces publications «sont […] des véhicules de pouvoir destinés à maintenir et favoriser un certain ordre social où la classe et le genre jouent un rôle crucial.» (p. 89) «[L]es guides moraux et manuels d’étiquette se rejoignent sur un terrain: l’importance du choix du conjoint et le danger concomitant des mésalliances. Là, scénarios désastreux et charges misogynes s’amoncellent, au profit de la norme d’une forte endogamie sociale entre promis et promises. […] Ce n’est pas seulement l’institution du mariage que met en danger la femme de condition inférieure, mal dotée autant en capital économique que symbolique. Les rapports de sociabilité du mari constituent une autre forme importante de capital social, cruciale pour le maintien de l’honorabilité. Ils vont pâtir.» (p. 95-96) «L’intériorisation de normes prescrites et la maîtrise de soi remplissaient des fonctions sociales assez bien définies. La forme ancienne de cet être au monde était particulièrement totalisante dans le cas des jeunes femmes. Elle impliquait pour elles, d’abord, une répression de penchants dits naturels à la frivolité, à l’insignifiance et au vice. Une fois ce vide intérieur nettoyé au lance-flamme catholique, la réalisation de la jeune fille s’accomplissait par sa mise en service auprès d’autres acteurs sociaux (époux, enfants, famille, Église).» (p. 104)