1. Objectifs

Intentions :
«Au début du siècle dernier, les petits étaient notamment mis à contribution dans les fabriques et les ateliers. Les raisons qui étaient alors évoquées afin de justifier l’emploi des enfants étaient nombreuses. Elles l’étaient tout autant que les arguments évoqués afin de contrer cette pratique. Les acteurs de l’époque, avec leurs avis divergents, ont donc alimenté un débat social. Ce débat a contribué à définir la place et le rôle des enfants dans la société industrielle qu’était le Québec d’alors. Par la même occasion, il a contribué à faire émerger l’idée de l’obligation scolaire. Il convient donc de se pencher sur les arguments évoqués dans ce débat afin de mieux comprendre les représentations sociales ayant eu cours au Québec sur cette question. L’étude des représentations sociales comporte l’intérêt de se pencher sur le jeu des acteurs, sur leur organisation et sur les motivations entourant leur action. Il sera alors possible de découvrir les acteurs impliqués dans le débat, leur rapport de force, ainsi que leurs arguments et actions. Pour ce faire, le cas de la ville de Québec sera étudié.» (p. xi)

Questions/Hypothèses :
«Le fil d’Ariane de ce travail consiste alors à répondre à cette question de recherche: Quels ont été les arguments ayant servi à justifier ou à s’opposer au travail des enfants en industries?» (p. 3)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
Pour mener à terme sa recherche, l’auteure utilise «des témoignages tirés des journaux de l’époque, de rapports sur le sujet, ainsi que […] quelques études déjà menées sur le travail aux XIXe et XXe siècles […].» (p. 3-4)

Type de traitement des données :
Réflexion critique

3. Résumé

«Pour certains, le travail des enfants constitue une occasion d’apprendre un métier alors que pour d’autres, ce même travail représente la possibilité pour les patrons d’encourager un esclavage déguisé. En effet, de longues journées de travail dans des lieux souvent insalubres, des tâches dangereuses et des punitions corporelles, font souvent partie du quotidien des enfants travailleurs. […] D’autre part, le travail des enfants est dicté par le choix des parents et peut constituer un bon supplément à l’apprentissage scolaire; d’autant plus qu’il permet un revenu supplémentaire à la famille.» L’auteure constate qu’«à travers les époques, qu’il était jugé convenable qu’un enfant participe aux tâches permettant de subvenir aux besoins de sa famille.» (p. 70) Dans l’ensemble, «[l]es arguments évoqués dans le débat sont nombreux et prennent leur source dans des valeurs sociales alors en vogue. […] Il en ressort que les partisans en faveur du travail des enfants sont plutôt tournés vers les valeurs de la famille, du respect de l’ordre social établi et de la tradition, alors que les acteurs contre cette pratique prônent plutôt l’éducation, la santé et une meilleure qualité de vie pour les enfants.» (p. 127)