''... alors nos garçons se marieront à vos filles, & nous ne ferons plus qu’un seul peuple'' : religion, genre et déploiement de la souveraineté française en Amérique aux XVIe-XVIIIe siècles - une problématique

''... alors nos garçons se marieront à vos filles, & nous ne ferons plus qu’un seul peuple'' : religion, genre et déploiement de la souveraineté française en Amérique aux XVIe-XVIIIe siècles - une problématique

''... alors nos garçons se marieront à vos filles, & nous ne ferons plus qu’un seul peuple'' : religion, genre et déploiement de la souveraineté française en Amérique aux XVIe-XVIIIe siècles - une problématique

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Référence bibliographique [11340]

Deslandres, Dominique. 2012. «''... alors nos garçons se marieront à vos filles, & nous ne ferons plus qu’un seul peuple'' : religion, genre et déploiement de la souveraineté française en Amérique aux XVIe-XVIIIe siècles - une problématique ». Revue d’Histoire de l’Amérique Française, vol. 66, no 1, p. 5-35.

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Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
«Cet article revisite l’histoire de la fiction du métissage, sous l’éclairage croisé de la religion, du genre et des Imperium Studies.» (p. 5) «[A]vec cet exercice d’ethnohistoire des Français en Amérique, je remonte aux sources de l’intermariage […] et je tente de démonter et de comprendre les mécanismes mentalitaires qui permettent en quelque sorte à cette arme d’être fourbie des deux côtés de l’Atlantique.» (p. 7)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
L’auteure utilise des sources premières comme les écrits de Champlain et des documents officiels de la Nouvelle-France.

Type de traitement des données :
Analyse de contenu
Réflexion critique

3. Résumé


«Les premiers résultats de l’analyse montrent qu’entre les années 1500-1680, les Autres pouvaient facilement s’assimiler à la société des Français par les voies privilégiées et éminemment genrées qu’étaient le baptême et le mariage. Or mettre en regard ces voies d’assimilation avec l’échec que fut la chimère (tout aussi genrée) de faire un seul peuple franco-amérindien, permet de faire ressortir des mécanismes mentalitaires qui jouèrent en faveur de la tentation impérialiste – celle du roi de France, en veine d’absolutisme, comme celle de l’Église de Rome, catholique et donc universelle.» (p. 5) À cet égard, «[e]n Nouvelle-France, l’acceptation et le respect par les convertis des termes du mariage tridentin (en particulier le respect de l’interdiction de la polygamie) constituaient une preuve de l’authenticité de leur conversion. Mais ce qui pouvait intéresser sans doute beaucoup la Couronne dans ce processus, c’était non seulement le caractère indissoluble de l’union contractée mais, plus encore, l’indissolubilité du transfert de la dot. À cause des us et coutumes de son pays, tout Français qui se mariait s’attendait à cette dot (sans doute des terres et aussi l’alliance de la fratrie de l’épouse). Selon ce schéma, l’Amérindienne devrait apporter dans le mariage des biens fonciers et ses alliances dont bénéficierait le couple. Donc mariage signifiait dot; des biens qui passaient au patrimoine familial, patrimoine et héritage foncier relevant eux-mêmes de l’autorité souveraine du roi.» (p. 32-33)