Intervention intensive et travail invisible de femmes : le cas de mères de jeunes enfants autistes et de leurs intervenantes
Intervention intensive et travail invisible de femmes : le cas de mères de jeunes enfants autistes et de leurs intervenantes
Intervention intensive et travail invisible de femmes : le cas de mères de jeunes enfants autistes et de leurs intervenantes
Intervention intensive et travail invisible de femmes : le cas de mères de jeunes enfants autistes et de leurs intervenantess
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Référence bibliographique [11323]
Courcy, Isabelle et Des Rivières-Pigeon, Catherine. 2013. «Intervention intensive et travail invisible de femmes : le cas de mères de jeunes enfants autistes et de leurs intervenantes ». Nouvelles questions féministes, vol. 32, no 2, p. 28-42.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions : «Dans le cadre de cet article, nous tenterons de mettre en lumière le travail invisible entourant le soin et l’éducation d’un jeune vivant avec l’autisme.» (p. 30)
Questions/Hypothèses : «[L’]implication et l’engagement des parents sont la plupart du temps présentés dans les écrits sur l’ICI [intervention comportementale intensive] comme une ‘volonté’, un ‘bon vouloir’ ou une ‘inclination’ individuelle de leur part à favoriser le plein développement de l’enfant. Les aspects matériels, cognitifs et émotionnels des tâches de soin et de stimulation que comportent les efforts consentis sont ainsi, la plupart du temps, passés sous silence. Mais certaines questions demeurent: en quoi consiste précisément ce travail? Comment est-il vécu par les mères? Et que penser du fait que l’intervention, bénéfique et porteuse de mieux-être pour l’enfant, s’accompagne également d’un fort incitatif pour les mères à correspondre au modèle idéologique de la ‘maternité intensive’.» (p. 30)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : Un total de treize mères et ont été interrogées. L’étude est donc basée sur les récits fournis par ces participantes. «De façon générale, les mères interrogées provenaient de milieux socioéconomiques favorisés. Elles vivaient toutes en couple avec le père de l’enfant et avaient plus d’un enfant. Les enfants autistes étaient âgés en moyenne de 5 ans et demi […].» (p. 31)
Type de traitement des données : Analyse de contenu
3. Résumé
«D’emblée, un premier constat peut être fait quant à l’ampleur de la charge que comporte ce travail de soin et d’éducation pour les mères. [P]lusieurs participantes rapportaient une fatigue importante et se disaient pénalisées dans leur situation d’emploi en raison de l’intensité de leur implication […]. Le deuxième constat […] se rapporte à la distribution inégale du travail domestique de soin, qu’il soit ‘professionnalisé’ ou non. Comparativement aux pères, les mères assumaient la plupart des tâches liées au jeune enfant. […] La nécessité de reconnaître le travail de soin et d’éducation effectué auprès des enfants autistes apparaît […] nécessaire afin d’améliorer les mesure d’aide qui sont proposées aux familles et de faire surgir de nouvelles façon de penser la responsabilité à l’égard des soins et de l’éducation des enfants qui présentent des difficultés de développement. […] Afin d’éviter d’accroitre l’isolement, le sentiment de culpabilité et la charge de travail des mères, le développement de pratiques d’intervention non sexistes est incontournable […]. Maximiser l’engagement des pères et d’autres individus de l’environnement immédiat dans les tâches liées à l’enfant apparaît également nécessaire […].» (p. 40-41)