L’expérience des demandeurs d’asile détenus au Canada

L’expérience des demandeurs d’asile détenus au Canada

L’expérience des demandeurs d’asile détenus au Canada

L’expérience des demandeurs d’asile détenus au Canadas

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Référence bibliographique [11315]

Cleveland, Janet, Dionne-Boivin, Véronique et Rousseau, Cécile. 2013. «L’expérience des demandeurs d’asile détenus au Canada ». Criminologie, vol. 46, no 1, p. 107-129.

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Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
«Les principaux objectifs de notre étude étaient de documenter l’expérience vécue par les demandeurs d’asile adultes détenus au Canada et d’évaluer l’impact de la détention sur leur santé mentale en comparant les niveaux de symptômes psychiatriques chez des demandeurs d’asile détenus et non détenus.» (p. 111)

Questions/Hypothèses :
«Notre hypothèse était que le niveau moyen de symptômes de stress post-traumatique, de dépression et d’anxiété serait significativement plus élevé chez les détenus que chez les non-détenus.» (p. 112)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
«Le groupe de détenus comptait 122 participants et le groupe témoin, 66 participants. Tous les participants étaient des demandeurs d’asile adultes. Pour le groupe de détenus, il leur fallait être incarcérés depuis au moins une semaine dans un CSI [centre de surveillance de l’immigration], soit à Laval (Montréal) ou à Toronto. Pour le groupe témoin, il fallait avoir vécu au Canada depuis moins d’un an et ne jamais y avoir été détenu.» (p. 112)

Instruments :
Questionnaires
Guide d’entretien semi-directif

Type de traitement des données :
Analyse statistique
Analyse de contenu

3. Résumé


«Après une incarcération moyenne de 31 jours, le niveau de symptômes psychiatriques était nettement plus élevé chez les demandeurs d’asile détenus que chez les non-détenus ayant eu une exposition traumatique prémigratoire équivalente.» (p. 107) «[L]es demandeurs d’asile des deux groupes ont vécu, en moyenne, environ 9 événements traumatiques, ce qui est exceptionnellement élevé.» (p. 113) Parmi ces événements traumatiques, on retrouve les suivants: vie en danger, agression physique, famille en danger, menaces ou harcèlement de la part des agents gouvernementaux, séparation forcée, membres de la famille ou amis agressés, membres de la famille ou amis assassinés. Néanmoins, grâce au projet de loi C-31, «[l]es enfants de moins de 16 ans ne seraient pas automatiquement détenus, contrairement à ceux de plus de 16 ans. Si les parents sont détenus dans un CSI, l’enfant de moins de 16 ans pourrait choisir d’y séjourner avec sa mère, sans être officiellement détenu. Dans les autres cas, il serait confié à l’agence provinciale de protection de la jeunesse pendant la détention de ses parents […] Les enfants de moins de 16 ans seraient toujours séparés de leur père et, dans de nombreux cas, seraient également séparés de leur mère.» (p. 122)