1. Objectifs

Intentions :
«[Ce chapitre] résulte d’une réflexion sur certaines questions éthiques issues de recherches empiriques. Il ne s’agit pas d’exposer des notions théoriques ni de proposer des réponses ou une approche originale.» (p. 156) «[Notre étude] s’attarde sur le rapport du chercheur à son objet et sur les résistances au transfert du savoir produit par ces recherches.» (p. 156)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
Cette étude met l’accent sur deux études en particulier:
La première, visant à «vérifier quels étaient, pour les Canadiennes musulmanes, les critères de choix des acteurs et des normes pour la résolution de leur conflit familial» (p. 157) est basée sur la participation de «37 personnes, comprenant 24 Canadiennes musulmanes, pratiquantes ou non, provenant de différentes régions du monde musulman», mais aussi de «13 conseillers religieux (imam et autres), 6 médiateurs accrédités et un médiateur non accrédité, 6 avocats et 2 juges.» (p. 158)
La seconde «repose sur des informations compilées, entre 1999 et 2000, lors d’une recherche initiale effectuée par Pierre Noreau […] qui entreprend une enquête qualitative sur la signification de la médiation familiale (Speilvogel et Noreau, 2002) par les médiateurs familiaux accrédités provenant de 3 champs de pratique différents, le droit de la famille, la psychologie et le travail social.» (p. 159)

Instruments :
Guide d’entretien semi-directif

Type de traitement des données :
Réflexion critique

3. Résumé

«La non-circulation de la connaissance réciproque constitue-t-elle un biais sur les résultats de la recherche? Le rapport de force manifeste ou implicite entre le chercheur et le participant forme un nœud au transfert des connaissances. Quelles solutions envisager? L’expérience de ces deux projets situe la réponse autour de la prise en considération de trois éléments: les motivations du choix du terrain par le chercheur (sa posture en lien avec les intérêts des participants); la combinaison de deux savoirs (complémentarité ou imposition d’un savoir scientifique) et enfin l’identification des sources de tensions (conception stratégique de contournement). Indépendamment de la difficulté du transfert de connaissances de la recherche vers la pratique, les recherches entreprises révèlent l’inadéquation de cette dernière à certaine problématiques propres à une réalité québécoise pluraliste. Comment le médiateur familial formé à la résolution de différents matrimoniaux de familles occidentales peut-il appliquer son savoir-faire à des familles musulmanes ?» (p. 167-168)