Référence bibliographique [11176]
Grodent, Françoise, Tremblay, Diane-Gabrielle et Linckens, Aurélie. 2013. «Temps de travail, implication professionnelle et temporalités sociales des gestionnaires dans une société de transport québécoise : une analyse par niveau de responsabilités». Dans Temporalités sociales, temps prescrits, temps institutionnalisés , sous la dir. de Diane-Gabrielle Tremblay, p. 97-117. Québec: Presses de l’Université du Québec.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
«Cet article cherche à vérifier dans quelle mesure les cadres subissent une certaine porosité des temps sociaux, entre leur vie personnelle et professionnelle, mais aussi dans quelle mesure cela peut s’expliquer par leur identité professionnelle de cadre, et comment il pourrait y avoir une différenciation selon les niveaux de responsabilités.» (p. 97) «Notre objectif est donc de déterminer dans quelle mesure la profession et l’identité de cadre pourraient influer sur leur engagement professionnel et, de ce fait, sur leurs temporalités sociales, et ce, en tentant de voir s’il existe des différences en fonction de leur niveau hiérarchique.» (p. 97-98)
Questions/Hypothèses :
«Ce sont donc les trois hypothèses suivantes que nous tenterons de valider dans cet article, sachant que très peu d’études ont été réalisées sur les cadres au Québec:
1. Les cadres accepteraient des rythmes de travail et des horaires plus difficiles en raison de leur identité de cadre, le refus conduisant en quelque sorte à nier leur identité de cadre, et cela s’accentue lorsqu’on monte en grade, du niveau plus bas au plus élevé.
2. La perméabilité ou la porosité des frontières entre vie professionnelle et vie personnelle-familiale est très forte, et le travail déborde régulièrement sur la vie privée dans le cas d’un travail de cadre; de même, cela s’accentuerait lorsqu’on monte en grade, du niveau le plus bas au plus élevé.
3. Pour tenter de réduire les tensions temporelles, les cadres acceptent d’apporter du travail à domicile, et cette perméabilité spatiale s’accroitrait en milieu de carrière.» (p. 102)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
«Nous avons constitué un groupe, non pas représentatif, mais bien significatif de ce public, à savoir cinq gestionnaires de premier niveau, six de second niveau et, enfin, six de troisième niveau.» (p. 103)
Instruments :
Guide d’entretien semi-directif
Type de traitement des données :
Analyse de contenu
3. Résumé
À la suite des entretiens, les auteures constatent que «[p]our les gestionnaires de premier niveau, le travail est un élément important de leur vie. Toutefois, même s’ils s’investissent beaucoup dans leurs activités professionnelles, ils ne veulent pas le faire au détriment de leurs autres occupations ou de leur famille.» (p. 109) «Ils insistent sur le fait que le nombre d’enfants et leur âge, ainsi que des situations familiales particulières telles que des divorces, peuvent avoir un impact sur le temps passé dans la sphère professionnelle.» (p. 110) «Les gestionnaire de troisième niveau expriment clairement qu’il leur manque du temps à consacrer à leur famille ainsi que leur volonté de ne pas laisser une sphère empiéter sur l’autre.» (p. 110) Les auteures affirment également que «les cadres des trois niveaux de gestion négocient leur temps de travail avec leur conjoint, leurs familles [car] c’est en fonction de leurs obligations familiales, de leurs exigences professionnelles et de leurs besoins personnels qu’ils déterminent le temps et les périodes passées dans la structure organisationnelle.» (p. 111) Bref, «la porosité des frontières entre vie professionnelle et vie personnelle-familiale est très forte, et [...] le travail déborde régulièrement sur la vie privée […]» (p. 115)