Gagnon, Serge. 2013. «Familles au presbytère». Dans Familles et presbytères au Québec, 1790-1830 , sous la dir. de (dir.), p. 113-158. Québec: Presses de l’Université Laval.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions : «Il sera ici question de cerner les conséquences, heureuses ou malheureuses, de l’hébergement de parents sur le service pastoral. Des inconvénients légers, mais aussi des répercussions compromettantes issues de cette cohabitation permettent de saisir l’infinie variété des conditions liées à l’origine, sans oublier que les traits de caractère déterminent, eux aussi, les attitudes et les comportements.» (p. 113)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : L’auteur utilise nombreuses sources premières, comme la correspondance des évêques, des recensements et d’autres documents tirés des archives de plusieurs diocèses.
Type de traitement des données : Analyse de contenu Réflexion critique
3. Résumé
«Jusque vers le milieu du XIXe siècle, les familles des prêtres pèsent lourdement sur le quotidien du presbytère. […] À l’époque du Bas-Canada, l’espoir de finir ses jours au presbytère vient à l’esprit des parents, quel que soit leur niveau de fortune. Si les pères laissent le fils agir sans intervenir dans leur quotidien, les mères, sont au contraire, beaucoup plus présentes, pour le meilleur et pour le pire. Mais la réputation du curé est rarement compromise. […] Le service familial bénéficie principalement aux femmes. Les domestiques sont souvent des sœurs ou des cousines. Certaines d’entre elles sont unies à des hommes dont l’avenir est prometteur. Beaucoup de curés viennent en aide à des membres de leur famille à un moment où l’autre de leur carrière. Ces transferts de richesse n’inquiètent pas l’administration diocésaine, sauf si l’inconduite des parents porte préjudice à la mission pastorale ou si le prêtre parait trop matérialiste. […] La présence de la mère au presbytère constitue un important bénéfice pour elle, mais peut devenir un lourd fardeau lorsque celle-ci décède à un âge avancé. […] Lorsque l’opulence semble trop exclusivement servir la parenté, les évêques martèlent que le curé a d’abord l’obligation de secourir les pauvres de la grande famille chrétienne.» (p. 156-157)