Du mariage gai à la polygamie : triomphe du droit à l’égalité?
Du mariage gai à la polygamie : triomphe du droit à l’égalité?
Du mariage gai à la polygamie : triomphe du droit à l’égalité?
Du mariage gai à la polygamie : triomphe du droit à l’égalité?s
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Référence bibliographique [10902]
Bureau, Marie-France et Desilets, Kim. 2011. «Du mariage gai à la polygamie : triomphe du droit à l’égalité? ». La Revue du Barreau canadien, vol. 89, no 1, p. 39-63.
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions : Les auteures étudient l’histoire de la mobilisation des gais et lesbiennes du Québec particulièrement en lien avec la quête du mariage de même sexe. De plus, l’article vise à remettre «[…] en question la théorie de la pente glissante selon laquelle la légalisation du mariage gai ouvrirait naturellement la porte à la polygamie et au mariage à partenaires multiples.» (p. 39)
2. Méthode
Échantillon/Matériau : L’échantillon comprend six entrevues réalisées «[…] au printemps 2006 avec des hommes politiques, des militants de la communauté gaie et lesbienne et un avocat de la Commission des droits de la personne et de la jeunesse du Québec.» (p. 41)
Instruments : Guide d’entretien semi-directif
Type de traitement des données : Analyse de contenu
3. Résumé
«Plutôt qu’être un pont vers la reconnaissance des mariages multiples, le cas du mariage entre conjoints de même sexe au Canada nous apparaît plutôt annoncer la fin d’une ère, la mort d’un mythe égalitaire fondé sur une politique identitaire. Les enjeux désormais posés par la démocratie sexuelle – unions non monogames, unions non conjugales, célibat prolongé, phénomènes trans – ont tous en commun la multiplicité et l’éclatement des identités. […] Si la communauté L.G.B.T. a su jouer la carte de la similitude entre le couple de même sexe et le couple hétérosexuel, il n’est pas certain que cette stratégie assimilationniste soit saisissable, voire même souhaitable, pour d’autres minorités. Sortir les réformes relatives aux liens intimes du forum judiciaire et constitutionnel permettrait certainement de concevoir des modèles mieux à même de répondre aux besoins réels des ménages […]. D’un autre côté, la difficulté pour les personnes concernées de se mobiliser et de prendre publiquement la parole laisse craindre une initiative étatique hâtive, purement instrumentale, qui ne répondrait en rien au monde vécu des communautés concernées [...]. Le cas du mariage gai au Canada et les défis posés par les unions polygames démontrent à tout le moins que la régulation des liens intimes dépasse largement la problématique du droit à l’égalité.» (p. 59-61)