Référence bibliographique [10816]
Girouard, Kim. 2010. «Médicaliser la maternité en Chine du Sud : l’exemple des postes médicaux consulaires français, 1898-1938». Mémoire de maîtrise, Montréal, Université de Montréal, Département d’histoire.
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Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
«L’histoire de la médicalisation de la maternité en Chine reste encore mal connue et ce mémoire constitue une amorce pour tenter de défricher ce riche et vaste terrain. Il examine dans quel cadre et dans quelle mesure la prise en charge de la maternité des femmes chinoises a évolué au sein des postes médicaux consulaires français du sud de la Chine (Guangdong, Guangxi, Yunnan), de l’arrivée des premiers médecins en 1898, jusqu’à la veille de la Seconde Guerre mondiale en 1938.» (p. i)
Questions/Hypothèses :
«Nous avons voulu savoir, d’une part, si l’œuvre médicale française en matière de prise en charge de la maternité dans les postes a pu se traduire par une politique de médicalisation claire, orientée vers la mère et son enfant, bref si les autorités indochinoises auraient pu formuler, du moins sur papier, un programme de protection de la santé maternelle et infantile pour ces régions, et comment une telle politique aurait pu se concrétiser sur le terrain. D’autre part, nous avons aussi voulu savoir si l’offre de soins à l’occidentale proposée par les établissements de santé français avait réussi à atteindre les femmes enceintes, parturientes et nouvelles mères chinoises, et si oui, jusqu’à quel point, pourquoi et dans quels domaines précisément.» (p. 10)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
L’auteure utilise des sources premières françaises et chinoises. En effet, elle a consulté «[…] les archives françaises touchant aux postes consulaires chinois et dépouill[é] le Fonds du Gouvernement Général d’Indochine, duquel relevaient les postes médicaux de la Chine du Sud. [De plus, elle a] consulté les archives des Missions étrangères de Paris et procédé au dépouillement de certaines revues médicales de l’époque, soit les Annales d’hygiène et de médecine coloniales et les Annales de médecine et de pharmacie coloniales […].» (p. 11) Elle a aussi analysé une revue chinoise féminine de l’époque.
Type de traitement des données :
Analyse de contenu
Réflexion critique
3. Résumé
Selon l’auteure, «[…] l’œuvre médicale française dans les postes consulaires n’a pu se traduire par une politique de médicalisation de la population claire et encore moins une politique orientée vers la mère et son enfant. La Chine ne faisant pas partie de l’Empire colonial français, sa population ne constituant pas un réservoir de main d’œuvre exploitable et sa protection, son accroissement et sa fortification ne pouvant rapporter de profits directs à la France, les autorités coloniales indochinoises ne voyaient pas d’intérêt à porter une attention particulière à la santé maternelle et infantile dans cette région. En fait, la médicalisation de l’accouchement et de la maternité semble avoir été essentiellement guidée par les initiatives des médecins français qui, ne pouvant compter sur le soutien de l’Indochine, […] n’avaient en fait pas les moyens d’agir de façon significative et spécifique en la matière. D’autre part, même si nous avons effectivement pu constater une augmentation globale du nombre des accouchements pratiqués dans les hôpitaux consulaires, il semble que cet accroissement soit somme toute resté timide et inégal selon les années et les lieux, et que les pratiques occidentales entourant la grossesse, l’accouchement et les soins à donner aux nouveau-nés proposées par les établissements de santé français aient reçu un accueil plutôt tiède, parfois même carrément froid, dans ces régions méridionales de la Chine.» (p. 106-107)