Faut-il que la jeunesse se classe?

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Référence bibliographique [10685]

Moulin, Stéphane. 2011. «Faut-il que la jeunesse se classe?». Dans Perspectives internationales sur le travail des jeunes , sous la dir. de Daniel Mercure et Vultur, Mircea, p. 147-162. Coll. «Sociologie contemporaine». Québec: Presses de l’Université Laval.

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
«Lors de ce passage vers l’âge adulte, les jeunes, et plus particulièrement les jeunes étudiants, adoptent-ils des comportements et des représentations relativement homogènes en dépit de la forte hétérogénéité d’origine sociale des populations étudiantes contemporaines? Telle est la question sociologique générale qui oriente l’élaboration de ce chapitre.» (p. 147)

Questions/Hypothèses :
«Le processus d’entrée des jeunes étudiants dans l’âge adulte diffère-t-il avant tout selon le contexte national ou selon l’origine sociale?» (p. 148)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
«[J]’ai exploité les données d’un dispositif d’enquête qui a été mis en place en France par Claire Bidart et au Québec par Sylvain Bourdon et Johanne Charbonneau. L’enquête longitudinale qualitative française, intitulée ’Sociabilité et insertion sociale’, a suivi un panel de jeunes originaires de la région de Caen en France, qui étaient pour la majeure partie d’entre eux, en 1995, en fin d’études secondaires, dans des formations générales ou professionnelles. L’enquête longitudinale qualitative québécoise, intitulé ’Familles, réseaux et persévérance au collégial’ a été mise en œuvre en 2003 et porte sur des étudiants provenant de trois cégeps de Montréal: Lionel-Groulx, Sherbrooke et Vieux-Montréal. Aux fins de comparaison, seuls ont été analysés les entretiens menés avec les jeunes qui étaient inscrits initialement en formation générale en sciences économiques et sociales en France et dans des programmes pré-universitaires en sciences humaines au Québec.» (p. 149)

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé


«L’entrée dans l’âge adulte se fait selon certains modèles qui sont calqués sur les représentations et les pratiques d’une certaine classe sociale. […] Cette normalisation existe bien dans les deux contextes nationaux, mais diffèrent sensiblement, car les modalités de l’action de l’État et les représentations culturelles sont différentes. En France, c’est sur le modèle de classes fortement dotées en capital, notamment culturel, que se fait la normalisation: les étudiants ne sont pas censés travailler et doivent se consacrer exclusivement à leurs études pour obtenir le statut tant désiré que doit leur conférer le diplôme ou le concours. […] Pour les jeunes qui travaillent par nécessité, il en résulte des sentiments ambivalents qui mêlent la honte de déchoir en occupant des formes serviles de travail et la culpabilisation par rapport à des parents dont les fonctions sont dévalorisées car sans prestige.» (p. 160) «Au Québec, les jeunes adoptent les comportements et les pratiques de la classe moyenne. Ils combinent très tôt les études et le travail, même si leurs parents ont des revenus très importants. L’autonomie financière est valorisée. Aussi, ils affichent avec fierté leurs rémunérations horaires et leurs progressions salariales, quels que soient les revenus et les diplômes des parents.» (p. 155)