1. Objectifs

Intentions :
«Cet article aborde quatre questions à [propos] de jeunes adultes immigrants de deuxième génération, issus de familles chrétiennes, en contexte montréalais et québécoise: la jeunesse et ses caractéristiques; l’immigration de deuxième génération et ses formes de socialisation; la religion sous l’angle des pratiques, du rapport à l’ethnicité et au projet familial, et l’individualisation contemporaine, et enfin l’influence du contexte sur l’expérience individuelle.» (p. 183)

Questions/Hypothèses :
«L’analyse s’est appuyée […] sur une double hypothèse: les jeunes adultes québécois de deuxième génération et de confession chrétienne participeraient au courant d’individualisation religieuse, tout en s’inscrivant plus conventionnellement dans une tradition héréditaire lorsqu’il s’agit de faire des choix familiaux (mariage, éducation des enfants).» (p. 184)

2. Méthode

Échantillon/Matériau :
Les auteures ont réalisées 24 entrevues, dont «[…] six sont tenues avec des groupes (47 individus) et 18 de manière individuelle avec des personnes ayant fait partie de ces groupes. Ceux ethnoreligieux, retenus pour l’enquête étaient les suivants: sud-est asiatique catholique, haïtien catholique, haïtien protestant, africain subsaharien protestant et catholique, sud-américain catholique, orthodoxe du Proche et du Moyen-Orient, ainsi que de l’Europe de l’Est.» (p. 187)

Instruments :
Guide d’entretien semi-directif

Type de traitement des données :
Analyse de contenu

3. Résumé

Selon les auteures, «[…] l’étude tend à montrer que la jeunesse s’avère une période décisive quant aux choix religieux, et que la logique de reproduction de l’héritage ethnoreligieux se trouve renforcée par une mobilisation religieuse forte. La moitié des pratiquants désirerait opter pour une reproduction et une transmission de l’héritage religieux et culturel alors que l’autre persiste dans une démarche individualisée, certes en reproduisant certaines traditions familiales, notamment ethniques et culturelles, mais avec une touche plus personnalisée, surtout dans l’éducation des enfants. […] Il faudrait par ailleurs interroger à nouveau ces jeunes adultes lorsqu’ils auront fondé leur famille pour vérifier l’écart entre leurs désirs et la réalité, car rappelons qu’aucun(e) n’est marié(e) et n’a d’enfant. Les résultats de cette enquête, qu’on ne peut certes généraliser à la population élargie des jeunes adultes québécois, chrétiens et issus de l’immigration, tendent à montrer à quel point la religion et les valeurs culturelles sont centrales dans l’élaboration de l’identité personnelle et collective.» (p. 208)