Le désenfantement du monde : utérus artificiel et effacement du corps maternel

Le désenfantement du monde : utérus artificiel et effacement du corps maternel

Le désenfantement du monde : utérus artificiel et effacement du corps maternel

Le désenfantement du monde : utérus artificiel et effacement du corps maternels

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Référence bibliographique [10479]

Martin, Sylvie. 2011. Le désenfantement du monde : utérus artificiel et effacement du corps maternel. Montréal: Liber.

Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
«Notre intention est ici de creuser, de déterrer et de faire la lumière sur cette logique de dévaluation de l’aspect charnel de l’enfantement, de réduction de la corporalité maternelle à son principal organe, l’utérus, et de conception de ce dernier comme simple véhicule ou couveuse, un support limité qu’on ne tardera pas à remplacer et perfectionner artificiellement.» (p. 12)

Questions/Hypothèses :
«Pourquoi et depuis quand tenons-nous si ardemment à nous débarrasser du corps maternel du scénario de l’engendrement? Qu’est-ce qui fonde et matérialise ce ‘désir ectogénétique’, ce modèle de procréation sans corps? Par quelle spirale sociohistorique la grossesse est-elle devenue ‘facultative’, tant du point de vue de l’interventionnisme technoscientifique que de la désirabilité sociale? Surtout, quels sont les enjeux d’une société technicienne dans laquelle le corps maternel ne serait plus une figure cardinale de la procréation, acte qui, rappelons-le, est au fondement du symbolique et du lien social? Le corps maternel ainsi affranchi de ses anciennes occupations, quel rôle social jouera-t-il?» (p. 12-13)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
L’auteure utilise des données documentaires diverses.

Type de traitement des données :
Réflexion critique

3. Résumé


«D’amont en aval, nous comptons démontrer que le projet de l’utérus artificiel représente l’incarnation radicale de la pensée ‘mère-machine’ solidement ancrée depuis quatre siècles. À travers le tout, notre souci est alors d’illustrer comment l’utérus artificiel a plus de sens qu’il n’en a l’air a priori. Cet objet n’est en effet pas de l’ordre de la science-fiction ou d’une ‘fiction d’ingénierie’, il s’inscrit au contraire directement dans un terrain social fertile pour son implantation. Aucune technologie ne peut du reste assurer du changement social et être socialement acceptable si elle n’est pas introduite dans un terrain socioculturel idéologiquement fécond. Elle doit correspondre à des ‘besoins’ ou à des désirs socialement déterminées.» (p. 18)