L’esclavage, les Amérindiens et les femmes dans les récits de voyage et les romans de Bernardin de Saint-Pierre et de Chateaubriand, 1768-1827

L’esclavage, les Amérindiens et les femmes dans les récits de voyage et les romans de Bernardin de Saint-Pierre et de Chateaubriand, 1768-1827

L’esclavage, les Amérindiens et les femmes dans les récits de voyage et les romans de Bernardin de Saint-Pierre et de Chateaubriand, 1768-1827

L’esclavage, les Amérindiens et les femmes dans les récits de voyage et les romans de Bernardin de Saint-Pierre et de Chateaubriand, 1768-1827s

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Référence bibliographique [10201]

Montocchio, Clémence. 2011. «L’esclavage, les Amérindiens et les femmes dans les récits de voyage et les romans de Bernardin de Saint-Pierre et de Chateaubriand, 1768-1827». Mémoire de maîtrise, Montréal, Université du Québec à Montréal, Département d’histoire.

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Fiche synthèse

1. Objectifs


Intentions :
«Ce mémoire traite de la formation des catégories de race et de sexe dans la littérature de voyage et les nouvelles françaises de la fin du dix-huitième siècle et du début du dix-neuvième siècle.» (p. vi)

Questions/Hypothèses :
«[C]omment les catégories de races présentes dans leurs écrits et leurs conceptions des femmes et des rapports sociaux s’intersectionnent-elles?» (p. 15)

2. Méthode


Échantillon/Matériau :
L’auteure utilise principalement quatre sources premières: «[...] Voyage à l’Isle de France (1773) et Paul et Virginie (1784) de Bernardin de Saint-Pierre, ainsi que Atala (1801) et le Voyage en Amérique (1826) de Chateaubriand.» (p. 9)

Type de traitement des données :
Analyse de contenu
Réflexion critique

3. Résumé


Selon l’auteure, «[…] l’étude de la vision et la critique de l’esclavage de Bernardin de Saint-Pierre fait ressortir les contradictions qui y sont inhérentes, à savoir la mise de l’avant d’une vision racialisée des rapports sociaux entre individus et la légitimation d’une entreprise coloniale à visées civilisatrices. Dans un second temps, l’analyse de la prise de parole de Chateaubriand […] montre comment […] se cache une conception hiérarchisée des rapports entre populations européennes et amérindiennes. [L]es auteurs prennent la parole pour défendre des populations qu’ils réduisent à des victimes passives et que seuls des Européens vertueux pourraient faire progresser. De même, les différences entre les peuples sont essentialisées […]. La race et le sexe se rencontrent alors dans un troisième temps: si le métissage est vivement critiqué, les auteurs attribuent aux femmes le rôle de perpétuer la nation, la race et des valeurs sociales en adéquation avec les lois naturelles. Ce sont donc des femmes en tant que mères et correspondant au nouvel idéal bourgeois de la domesticité qui sont mises en valeur dans les récits et nouvelles […]. De plus, que ce soit dans Paul et Virginie ou dans Atala, non seulement la vertu et la chasteté des deux héroïnes sont exaltées, mais les relations familiales et amoureuses ne sont légitimes que par la proximité familiale et raciale entre les protagonistes. L’endogamie sociale et raciale idéelle présentée par les auteurs est alors poussée à tel point qu’elle se rapproche symboliquement de l’inceste. Les liens entre famille, nation, race et sexe apparaissent alors clairement, et le fait que ces catégories se définissent et se nourrissent mutuellement n’en devient que plus évident.» (p. vi)