Référence bibliographique [5346]
Gagnon, Marie-France. 2002. «L’attachement chez les enfants ayant une déficience physique : un rapprochement empirique et conceptuel». Mémoire de maîtrise, Trois-Rivières, Université du Québec à Trois-Rivières, Département de psychologie.
Accéder à la publication
Fiche synthèse
1. Objectifs
Intentions :
« L’objectif de la recherche proposée sera donc de contribuer à clarifier cette ambiguïté afin de mieux qualifier l’attachement des enfants ayant une déficience physique en utilisant conjointement une mesure continue et une mesure catégorielle et en les comparant à un groupe d’enfants sans handicap. » (p. 4)
Questions/Hypothèses :
« D’abord, comme avec la situation étrangère, nous nous attendons à retrouver les mêmes proportions d’attachement chez les enfants ayant une déficience physique que dans notre groupe de comparaison (Marvin, & Pianta, 1996; van Ijzendoorn et al., 1992; Wasserman et al., 1987).
Deuxièmement, nous pensons reproduire les résultats de Moran et al. (1992) et retrouver un indice moyen de sécurité inférieur pour le groupe des enfants ayant une déficience physique en comparaison avec le groupe témoin.
Pour terminer nous allons vérifier à l’intérieur de chacune des classifications d’attachement pour les deux groupes d’enfants l’indice de sécurité afin de vérifier laquelle des trois explications se confirme. » (p. 39)
2. Méthode
Échantillon/Matériau :
Trente-quatre mères et leur enfant âgés entre 15 et 24 mois et présentant une déficience physique. Un groupe de comparaison formé de 26 dyades mère-enfant.
Instruments :
- Échelles de développement d’Harvey (Harvey, 1984)
- Le Q-sort d’attachement (Waters et Deane, 1985)
- Les classifications d’attachement maison (Pederson et Moran, 1995, 1996)
Type de traitement des données :
Analyse statistique
3. Résumé
« La relation d’attachement qui se développe entre un enfant et la personne principalement responsable de son bien-être est importante pour son développement socio-émotionnel ultérieur. Plusieurs études ont établi des liens entre la relation d’attachement à la petite enfance et les compétences sociales et cognitives à l’âge scolaire par exemple. Cependant, peu d’études se sont penchées sur la question de la relation d’attachement dans des populations atypiques. Il existe cependant une polémique concernant le développement de la relation d’attachement durant la petite enfance chez les enfants ayant une déficience physique. Une partie de la polémique porte sur les différents résultats d’études ayant utilisé différentes mesures de l’attachement. Les études ayant mesuré l’attachement avec la Situation Étrangère ne révèlent aucune différence dans les proportions de relations sécurisantes chez des enfants ayant une déficience physique. C’est-à-dire que l’on retrouve dans ce groupe les mêmes proportions de relations sécurisantes (65 %), de relations non-sécurisantes ambivalentes (15 %) et non sécurisantes évitantes (20 %) que dans la population en générale. Cependant, les travaux ayant utilisé le Q-sort d’attachement démontrent que les enfants ayant une déficience ont en moyenne des relations moins sécurisantes que les enfants des groupes normatifs. Le but de la présente étude est donc d’examiner cette question en utilisant conjointement deux types de mesure de l’attachement soit une mesure catégorielle, les classifications maison (Pederson et Moran, 1996), et une mesure continue, le Q-Sort d’attachement (Waters et Deane, 1985). Trente-quatre enfants ayant une déficience physique et vingt-six enfants sans déficience (âge moyen = dix-neuf mois) ont été observés à domicile dans leurs comportements d’attachement. Des classifications d’attachement ont été attribuées, ainsi que l’indice de sécurité au Q-sort ( Waters et Deane, 1985). Les résultats démontrent que bien que les deux groupes ne se distinguent pas au niveau des proportions des types d’attachement, les enfants avec déficience physique ont en moyenne développé des relations d’attachement moins sécurisantes que les enfants qui n’ont pas de déficience. De plus, les résultats suggèrent que les enfants des relations non sécurisantes du groupe ayant une déficience physique, obtiennent un indice de sécurité nettement inférieur à leurs vis-à-vis du groupe de comparaison ayant développé une relation non-sécurisante également. Ces résultats nous amènent donc à conclure que la condition de l’enfant, dans le cas présent, ayant une déficience physique, n’a pas d’impact sur la qualité de la relation si celui-ci fait l’expérience d’une relation sécurisante. Cependant il est possible que la déficience physique jumelée au déficit de la qualité de la relation d’attachement engendre un indice d’insécurité encore plus grand que s’il n’avait été question que des caractéristiques de la relation non sécurisante. » (résumé)